Résumé de la 10e partie - A la rentrée scolaire, Hocine reprend son travail de prof. Beaucoup de ses collègues avaient conseillé à Hocine de demander une faveur à l'administration pour obtenir un poste moins contraignant. Il resterait dans le secteur de l'éducation nationale, mais il occuperait un poste administratif. Il les remercia pour les soucis qu'ils se faisaient à son sujet mais il leur répondit que son métier était d'enseigner les mathématiques et pas de se rouler les pouces derrière un bureau. Tout les collèges de Hocine ont appris dans quelles conditions il avait perdu sa jambe.Tous ont su aussi qu'il n'avait pas voulu déposer plainte parce qu'il n'avait pas oublié ce que lui avaient appris ses parents, à savoir que le voisin était sacré et qu'il ne fallait pas lui nuire. Tout le monde le prit en sympathie. Et notamment ses élèves qui suivaient ses cours avec sérieux et assiduité alors que d'autres profs étaient copieusement chahutés. Pour se montrer à la hauteur de la réputation qu'il était en train de se forger, Hocine se documente et se promet d'être le meilleur prof de maths du collège. Un objectif qu‘il atteint sans difficulté. En l'espace d'une année, le nombre d'élèves auxquels il donnait des cours particuliers est passé de dix à... cent. Pour faire face à la demande, il doit sacrifier ses jeudis et ses lundis après-midi, ses vendredis et toutes les fins d'après midi entre 17h et 19h. L'argent qu'il empochait mensuellement grâce aux cours particuliers était l'équivalent de quatre fois son salaire. Au bout de trois ans de travail et de sacrifice, il eut une idée : s'offrir une voiture aménagée pour handicapés. Mais se rappelant l'accueil qui lui avait été réservé par ses voisins lorsqu'il s'était offert sa vieille Renault 4, il hésita. Il avait peur pour son autre jambe ! Ayant bien réfléchi, il décida de n'en faire qu'à sa tête et d'acheter la voiture qu'il désirait ardemment. Quant à ses voisins, si jamais ils l'embêtaient, il n'aurait pas autant de scrupule que la première fois. Le premier qui lui créerait des problèmes, il le traînerait devant les tribunaux. Il serait sans pitié cette fois-ci. Mais, curieusement, personne ne l'embêta quand il eut garé sa nouvelle voiture toute neuve au bas de l'immeuble. Car avec son handicap, il était difficile de l'accuser d'avoir volé les gens pour s'acheter cette voiture-là. Tous les hommes de la cité avaient le profil bas. Il était handicapé moteur et il se débrouillait mieux qu'eux tous ! Eux qui avaient tous leurs membres ! Leur calvaire ne cessa que lorsque Hocine quitta la cité pour aller habiter une petite... villa qu'il avait construite dans la région de Heuraoua (près d'Aïn-Taya).