Arnaque - Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du logement, les malfaçons sont trop criantes pour ne pas soulever l'ire et l'amertume des bénéficiaires. Les installations électriques et d'alimentation en eau potable qui devaient être conformes aux normes édictées par la Sonelgaz et l'ADE laissent apparaître un «travail» effectué par des ouvriers non qualifiés et de surcroît avec des équipements de qualité très médiocre, fabriqués en Chine. Conséquence, «des fuites d'eau importantes et une alimentation aléatoire», nous dit un locataire qui nous fait visiter son logement. A l'intérieur de ces logements, c'est pire. L'électricien, le plombier et le peintre étaient sûrement loin de maîtriser leur métier. Il n'y a pas d'autre mot pour qualifier «l'arnaque» commise par l'Opgi de Bir Mourad Rais. Les bénéficiaires du site des 350-Logements, dans le cadre du programme LSP (logement social participatif) à Aïn Benian (Alger) n'en revenaient pas lorsqu'ils ont pris possession de leur habitation. La surprise était totale. Et pour cause. Le logement F3 dont ils ont longtemps rêvé s'est avéré un cauchemar pour la plupart d'entre eux. Dès l'entrée de l'immeuble, on remarque les signes évidents d'un travail bâclé qui n'obéit à aucune norme du bâti. «L'installation électrique – interrupteurs ou prises – laisse à désirer. Les robinets de la salle de bains et de la cuisine fuient de partout. Aucun robinet ne fonctionne correctement. La peinture qui cloque, s'écaille. Les «peintres» se sont contentés de badigeonner sommairement les murs des pièces et de la cuisine, répandant la peinture sur toute la surface. Quant aux plinthes et carreaux de faïence posés grossièrement, ils se détachent si on exerce la moindre pression», nous dit indigné Mohamed. «Je m'attendais à quelques imperfections, mais pas à ce point», dit-il, visiblement furieux contre l'Opgi. Le petit tour d'inspection qu'il a effectué et les imperfections constatées à l'extérieur et à l'intérieur de son logement ont refroidi son enthousiasme. Les niches qui renferment les compteurs d'électricité et d'eau «regorgeaient» encore des détritus de plâtre, de ciment et autres matériaux. Pour les chambres, Mohamed, qui prenait possession de son logement, est perplexe. Comment, s'est-il interrogé, «les services de l'Opgi ont-ils pu réceptionner un tel travail» ? Il n'exclut pas que «l'entrepreneur et les services de contrôle des travaux de l'Opgi soient liés par des intérêts communs», a-t-il ironisé. «Vous comprenez ce que je veux dire», insiste-t-il. Il soupçonne des dessous de table. «On ne peut être que soupçonneux devant un tel massacre», finit-il par dire, ne trouvant pas d'autres explications à ce «chef-d'œuvre» qui s'offre à ses yeux. «Je comprends maintenant pourquoi l'Opgi nous a fait signer une décharge de remise des clefs sans que les acquéreurs aient auparavant effectué une visite des lieux», dit-il dépité par tant de tricherie. «L'acquéreur déclare avoir pris connaissance de l'état du logement désigné qu'il accepte et dont il demande la prise de possession», est-il écrit sur la décharge de remise des clefs.