L'état des 144 logements socio-locatifs des Issers, distribués durant la semaine écoulée, laissent vraiment à désirer. Les bénéficiaires se disent scandalisés «par les malfaçons et les vices de constructions découvertes dans leurs appartements». «C'est une catastrophe. On dirait que ce sont des gourbis. L'eau a coulé de partout dès que j'ai ouvert les robinets car les travaux de la plomberie n'ont pas été faits dans les normes. De même que pour la faïence et le plâtre qui tombe au moindre mouvement ou dès qu'on touche les murs», s'indigne un habitant qui se demande «que faisaient les services techniques de l'OPGI et du bureau d'études chargés de veiller à la bonne exécution des travaux ?». D'autres bénéficiaires précisent que le robinet d'arrêt a été installé au dessus du disjoncteur. «Nos sommes exposés à de réels dangers en raison du chevauchement de certaines lignes électriques avec les conduites d'eau. Nous avons soulevé ces problèmes à l'OPGI, mais on nous a demandé d'aller voir avec l'entreprise qui a réalisé le projet», dénoncent-ils. Les logements en question sont inscrits dans le cadre du programme de recasement des sinistrés du séisme de 2003. Le chantier a connu d'énormes blocages, mais les entrepreneurs ne sont responsables en réalité que pour ce qui est signalé ou constaté avant la réception du projet. Il est utile de rappeler que la quasi-totalité des logements construits après le séisme présentent des imperfections. Les attributaires ont dû tous mettre la main à la poche pour colmater les brèches passées inaperçues aux services de contrôle. Les entrepreneurs et les maîtres d'ouvrages semblent accorder autant d'importance à ce qui est visible de l'extérieur qu'à ce qui se trouve à l'intérieur de l'infrastructure. «Aujourd'hui, les entreprises, notamment celles du secteur privé ne sont intéressées que par le gain. Elles ne replissent nullement leurs obligations car elles soumissionnent à bas prix pour obtenir le projet. C'est pour cela qu'elles ne se soucient guère de la qualité», explique un architecte de la région. Ce dernier soutient que même les montants dégagés par les pouvoirs publics pour les programmes d'habitat et le recours excessif aux sous-traitants ne permettent pas de réaliser des ouvrages de qualité.