Images n Des photos, pour la plupart inédites, de moudjahidate prises dans le feu de l'action pour la libération du pays, sont exposées à Paris, à l'initiative de la photographe et réalisatrice Nadja Makhlouf. Elles ont pour nom Boudjemma Kheira, Lamri Malika, Elyette Loup ou Monique Hervo. Algériennes ou Européennes, musulmanes, juives ou chrétiennes, ces femmes étaient mues par un seul idéal : libérer l'Algérie du joug colonial, indépendamment du profil qu'elles devaient utiliser pour la bonne cause, a expliqué la photographe. L'exposition-photo «De l'invisible au visible, moudjahida : femme combattante», qui se tient à l'Institut de recherche et d'études Méditerranée et Moyen-Orient (Iremo), a la particularité de rendre hommage exclusivement à des femmes toujours en vie. Aux côtés de chacune des photos prises d'elles par Nadja Makhlouf, figurent d'autres photos d'archives prises durant la guerre de Libération ainsi qu'un portrait renseignant sur leurs rôles à ce moment-là. «A travers mes lectures, je me suis rendue compte qu'on glorifiait surtout les femmes tombées au combat. Même s'il n'est pas question de remettre en question l'engagement de ces femmes, il était aussi important à mon sens d'évoquer celles dont on parle peu, parfois jamais, surtout en France», a expliqué l'exposante à l'APS. Pour elle, il est «extrêmement pertinent» de parler, à l'occasion du Cinquantenaire de l'indépendance nationale, de femmes algériennes, françaises, espagnoles, musulmanes, juives ou chrétiennes qui avaient mené un combat juste et universel. Pour monter son exposition, dont les préparatifs remontent à plus d'un an, Nadja Makhlouf est allée à la rencontre de ces femmes qu'elle a dû convaincre pour faire étalage d'un pan important de leur vécu. «Lors de mes recherches, j'ai réalisé que certaines combattantes algériennes étaient beaucoup plus médiatisées que d'autres, devenues presque l'ombre d'elles-mêmes. J'ai trouvé assez triste qu'on ne puisse pas parler de toutes ces femmes de manière égale», a-t-elle indiqué, signalant que les femmes qu'elle a photographiées sont «les moins connues, voire pas connues du tout». Selon elle, l'idée, au-delà de leur médiatisation, était également de dresser tous les types de métiers que ces femmes exerçaient durant la guerre de Libération nationale. «Généralement, quand on parle de cette guerre, l'action de la femme est parfois réduite à quelques profils», a ajouté la photographe. Son exposition parisienne a été sélectionnée pour la 5e Biennale photographique, prévue du 5 octobre au 1er décembre prochains en Haute-Normandie, avant un déplacement en 2014 successivement à Alger et Oran. APS