Résumé de la 102e partie n Plus j'y réfléchis et plus je pense que cette idée de Marcelle est excellente : la création de ce comité dans votre ville serait un heureux précédent. Vous êtes tout indiqués. Contrairement à ce que vous pensez, il vaut mieux que la campagne anticancéreuse commence dans une ville saine où le mal n'a pas encore fait «officiellement» trop de ravages... Et j'aime assez qu'un jeune médecin se mette à la tête du mouvement... A votre âge, mon petit, on doit aller de l'avant ! chercher ! créer ! même savoir foncer tête baissée quand c'est nécessaire... Il faut vous débarrasser de cette routine médicale qui était un peu l'apanage de la génération qui vous a précédé ! Très vite, hélas, vous allez vous apercevoir que, non seulement la création de ce Comité de recherche n'était pas inutile, mais nécessaire ! Il aura beaucoup de travail, votre Comité ! Heureusement vous aurez auprès de vous Marcelle Davois... Et, si cela peut contribuer à aider votre effort, je n'hésiterais pas, de temps en temps, à venir vous rendre visite. - Vous feriez ça, patron ? - J'estime que c'est mon devoir. - Accepteriez-vous aussi de nous donner une ou deux conférences ? - Je ne dis pas non. - Merci, patron ! Cette preuve d'appui direct de votre part me tranquillise... Le Comité sera créé ! Dès notre retour, je fis part de ma décision à Marcelle qui ne cacha pas sa satisfaction. Je me souviens cependant très bien avoir remarqué que son visage avait pris, pendant quelques secondes, une expression de terreur quand je lui révélai que j'avais eu un entretien avec le professeur Berthet. Elle balbutia même : - «Vous...Vous l'avez vu ?» - «Mais oui, Marcelle ! Ça semble vous étonner ?» - «Oh ! non, docteur ! Vous avez très bien fait... Et que vous a-t-il dit ?» - «Que votre idée était excellente et qu'il l'approuvait entièrement.» - «Ah ! vous a-t-il dit... autre chose ?» - «Si je vous répétais son appréciation sur votre compte, vous rougiriez au lieu de pâlir ! Je ne le devrais pas, mais je pense que cela vous fera plaisir d'apprendre qu'il a pour vous une estime encore plus profonde que je ne le pensais... Vraiment, c'est une femme extraordinaire sont ses propres paroles.» - «Ah !... C'est tout ce qu'il a dit ?» - «Ça ne vous suffit pas ? Eh bien, vous devenez exigeante !» - «Oh, non docteur ! Justement parce que je sais à quel point le professeur Berthet veut bien m'honorer de son estime, j'ai toujours peur qu'il n'en dise trop...» « Ah si ! Il m'a chargé aussi de vous faire une commission : vous devez vous ménager parce que j'ai encore besoin de vous pendant longtemps.» - «C'est très gentil au professeur Berthet de penser tout cela... Mais, rassurez-vous, docteur ! j'ai une santé solide !» - «Faites tout de même attention, Marcelle... Je n'ai pas été sans remarquer, Mme Triel aussi, que vous n'aviez toujours pas bonne mine. Vous ne souffrez d'aucune affection spéciale ?» - «Moi ? J'ai toujours ignoré la souffrance, docteur...» A suivre Guy des Cars
