Résumé de la 11e partie - Une tâche herculéenne attend l'équipe d'enquêteurs. Les milliers de débris sont éparpillés sur plus d'un kilomètre. Les services d'urgence et la garde nationale sont mis à contribution. Les enquêteurs interrogent les quatre pilotes pour analyser l'étrange perte des commandes. Le commandant Ayns et son équipage confirment que peu de temps après la panne du moteur numéro 2, tous les circuits hydrauliques ont cessé de fonctionner. L'information laisse Franck Hildrup on ne peut plus perplexe. «Personnellement, je ne savais pas comment expliquer l'accident d'un avion qui avait perdu tous ses circuits hydrauliques. C'était du jamais vu. Et je n'avais jamais été confronté à ce genre de situation», explique-t-il. Toutes les commandes de vol d'un DC10 dépendent des circuits hydrauliques : les volets qui gèrent la descente, les gouvernes de profondeur qui contrôlent le tangage, la gouverne de direction qui dirige l'avion et les ailerons qui le font virer. Ce sont des liquides sous pression circulant dans les circuits hydrauliques qui actionnent ces commandes de vol. Il y a trois circuits hydrauliques indépendants. Dans le cas où l'un d'eux cesserait d'être opérationnel, il n'y a, a priori, aucune raison pour que cela provoque une perte des liquides hydrauliques dans les deux autres. La fuite simultanée des liquides dans les trois est quasiment impossible. Les experts estiment ce risque à un milliard contre un. C'est alors qu'une découverte inattendue est signalée. A 90 kilomètres de Sioux City, des fermiers indiquent qu'ils ont trouvé des débris d'avion dans leurs champs. Les enquêteurs examinent ces morceaux et découvrent des éléments du circuit hydraulique numéro 2 qui se trouvaient en queue près du moteur défectueux. S'appuyant sur la trajectoire de vol, l'équipe calcule l'heure exacte où ces morceaux sont tombés. L'incident s'est produit à 15h16, au moment précis où la déflagration a retenti et où la panne moteur a été signalée. Tout indique donc un problème moteur qui a eu pour conséquence d'endommager les circuits hydrauliques. Les enquêteurs examinent alors chaque millimètre des trois circuits hydrauliques de l'épave. Une tâche fastidieuse, mais qui s'avère payante. En effet, ils découvrent des perforations dans les deux autres circuits. Et ces trous se situent tous à proximité du moteur défectueux. «Nous avons conclu que les trois circuits avaient été endommagés. Ce qui expliquait la fuite des liquides hydrauliques et l'impossibilité de piloter l'avion», explique un des experts. (A suivre...)