Programme - Les gestionnaires des établissements hospitaliers devraient, à partir de demain, renouer avec les bancs de l'école. Peut-être pourront-ils à l'issue de ce programme de formation qu'a lancé le ministère de tutelle, revoir un certain nombre d'aspects de leur profession, notamment pourquoi la médecine, dans toutes les cultures du monde, est considérée comme un métier à part ? Et pourquoi dans ces cultures le médecin est autant porté aux nues. Une chose est d'ores et déjà certaine : nous sommes sûrs que les 60 millions de dinars de budget consacrés à ce programme de formation trouveront leur utilité. L'action, inédite, ne manquera pas de susciter une satisfaction générale parmi nos compatriotes. Pour nombre d'entre eux, en effet, «la santé c'est plus une affaire d'hommes que de moyens». D'autant qu'en matière de moyens alloués au secteur on ne peut pas dire que l'Etat a été avare. En témoigne le directeur de la formation au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Moussa Arada qui indiquait hier, lors d'une conférence de presse, que «les établissements de santé restent en deçà des attentes des citoyens en dépit des moyens matériels et humains ‘'importants'' mobilisés par l'Etat au profit du secteur». Et d'enfoncer le clou en indiquant, à l'issue de la présentation de ce programme de formation continue en management hospitalier : «L'Etat a réalisé plusieurs établissements de santé qu'il a dotés de moyens matériels et humains nécessaires, mais ces établissements ne répondent pas aux attentes du citoyen.» D'une durée de six mois, ce programme doit bénéficier, a indiqué le professeur Arada, à quelque 300 à 400 gestionnaires d'établissements de santé au niveau des instituts pédagogiques de formation du pays. Les sessions de formation encadrées par des experts nationaux de diverses spécialités, seront organisées à raison de trois jours par mois au profit d'un groupe de gestionnaires comptant 30 à 40 personnes. Ce programme concerne aussi les techniciens en maintenance des équipements médicaux. Techniciens et ingénieurs chargés de la maintenance devraient, au titre de ce programme, bénéficier d'une formation assurée par des formateurs étrangers. Le même responsable a insisté sur l'intérêt à accorder à la formation continue qui est, a-t-il soutenu, «essentielle» pour renforcer et actualiser les compétences des gestionnaires. Il a évoqué, par ailleurs, d'autres projets au nombre de 72, inscrits au titre de l'exercice 2013-2014 ajoutant que l'Etat a consacré l'enveloppe budgétaire nécessaire à ces projets. Rappelons enfin que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, avait procédé, les semaines passées, à une évaluation des établissements relevant du secteur. Plusieurs dysfonctionnements ont été relevés ce qui a poussé la tutelle à prendre des mesures urgentes et à arrêter un plan pour chaque établissement. «Sensibiliser et rentabiliser» Deux mille cadres exerçant dans le domaine de la santé vont bénéficier de cette formation dans les thématiques de droit, gestion financière et comptabilité, gestion des ressources humaines, management des services publics de santé, santé publique et activité de soins, et systèmes d'information hospitaliers (informatique de gestion). Les écoles de management et de l'administration et les instituts pédagogiques de formation supérieure paramédicale des quatre coins du pays recevront 30 à 40 directeurs répartis en plusieurs groupes, au premier trimestre de l'année en cours, avant la généralisation de la formation aux autres catégories du personnel médical (sous-directeurs, infirmiers, sages-femmes), qui sera effective dès le deuxième trimestre. L'objectif primordial du programme vise à renforcer et actualiser les compétences des gestionnaires pour rentabiliser la gestion des hôpitaux et établissements publics de santé. A cet effet le Pr Moussa Arada a admis qu'il y avait une «insuffisance et un manque», dans la gestion des centres hospitaliers, en particulier dans les prestations et la prise en charge du patient citant à titre d'exemple, le cas d'un «citoyen qui tombe malade à une heure tardive de la nuit et nécessite une hospitalisation urgente» «pourrait-il avoir accès à tous les soins et être entièrement pris en charge ?», s'interroge l'intervenant, avant de répondre lui-même à l'interrogation «non». C'est pour cette raison «qu'on a organisé ces journées de formation, pour sensibiliser un peu plus le corps médical sur la déontologie de la profession». Dans un autre contexte le directeur de formation a indiqué qu'en parallèle du programme de mise à niveau, soixante -douze projets de recherche scientifiques sont également prévus, dont le cout est évalué à 3 milliards de dinars par Projet. Concernant les pannes récurrentes des équipements de santé, l'intervenant a rappelé que des formations sur la maintenance et le maintien du matériel étaient également prévues dans ce programme. Dorénavant la promotion et la graduation du personnel médical se feront à base de formation et qualification et non pas sur l'ancienneté, a enfin tenu à souligner le directeur de la formation.
