Résumé de la 6e partie ■ Depuis avril 2001, le système d'évitement des collisions appelé TCAS est obligatoire presque partout dans le monde. Mais les enquêteurs découvrent une exception de taille à cette règle : la Russie. L'équipage russe savait-il se servir de cet appareil ? Rustam Mustaphine est un ancien pilote de Bashkirian Airlines. Il confirme que même si l'équipage n'équipait pas de manière standard les avions assurant les vols intérieurs, ceux effectuant les liaisons internationales en étaient munis. «Dès que le TCAS est devenu obligatoire, l'école de pilotage de Bashkirian Airlines s'est assuré que ses pilotes étaient formés à son utilisation», explique-t-il. Rustam Mustaphine a volé régulièrement avec les membres d'équipage du vol BTC 2937. «Au moment du drame, on maîtrisait bien l'utilisation du TCAS», affirme-t-il. L'équipage savait donc comment le TCAS fonctionnait, mais il n'a pas tenu compte de ses injonctions, le manuel de vol du Tupolev, la bible opérationnelle des pilotes, explique pourquoi. «Dans ce manuel nous avons appris que les instructions transmises par le contrôle aérien devaient toujours avoir une priorité plus élevée. À l'époque, le manuel de vol stipulait que les consignes données par le contrôleur aérien devaient avoir la préséance sur le TCAS. En cas d'alerte, c'est cette personne qui faisait autorité en dernière recours», explique Rustam Mustaphine. Contrairement aux règles européennes, les textes russes autorisent les équipages à n'utiliser le TCAS qu'à titre consultatif, et à suivre les consignes du contrôle aérien. Ces hommes suivaient donc bien la réglementation concernant le TCAS, mais à la russe. «J'aurais fait exactement la même chose. J'aurais obéi au contrôleur», avoue Rustam Mustaphine. «Là nous avons compris pourquoi cet équipage s'était comporté de cette façon», explique l'expert Yan Ross. Les enquêteurs ont découvert pourquoi les avions descendaient. L'équipage de DHL suivaient les ordres de son TCAS et les pilotes russes ceux du contrôle aérien. L'explication n'est pourtant qu'à moitié satisfaisante, le TCAS intervient en ultime recours. Ainsi des avions se trouvant aussi près l'un de l'autre, fait que le système se déclenche. Les enquêteurs s'intéressent alors à la salle du contrôle aérien. Ils reviennent sur les différentes tâches effectuées par le contrôleur aérien quelques secondes avant l'accident. Rien n'est laissé au hasard... (A suivre...)