Depuis la dernière CAN-2004, le nom d?Achiou a été annoncé un peu partout dans plusieurs clubs français (Rennes, Metz, Guingamp,?), mais également dans les pays du Golfe. Dans son sillage, d?autres joueurs se sont engouffrés pour évoquer des essais dans l?Hexagone ou des touches du côté des Emirats. On peut citer B. Daoud, El-Hadi Adel ou Zafour. Malheureusement, alors que la plupart des équipes ont déjà entamé leur préparation et ont presque clôturé leur recrutement, c?est le silence radio sur le départ de X ou de Y à l?étranger. Cet indicateur, qu?est l?exportation hors hydrocarbures, est révélateur d?un football qui n?arrive plus à mettre un produit valable sur le marché international. Contrairement à des pays largement moins bien lotis que le nôtre en matière de moyens humains et infrastructurels, voire en encadrement, mais qui, grâce à un choix et à une ligne politique porteurs, arrivent à transférer des dizaines de footballeurs sur le marché européen notamment. Si l?on excepte quelques rares cas qui se comptent sur les doigts d?une seule main depuis le début du troisième millénaire (Bezzaz, Zarabi), nos meilleurs footballeurs du championnat peinent à rivaliser avec les autres. Incapables de suivre l?escalade, privés de véritables managers capables de monnayer leur talent et manquant d?une image publicitaire, ils se contentent de manchettes de journaux locaux et de quelques montages vidéo pour vendre leur valeur. A la longue, les histoires de tel joueur contacté par tel club européen ou d?un autre qui va faire des essais dans un autre club plus ou moins huppé, ne sont finalement qu?un leurre, car combien sont-ils ceux qui ont été déjà annoncés et qui ont réussi à décrocher un petit contrat pro ? Très, très peu et la tendance est plutôt vers un zéro à l?exportation et c?est là l?amère réalité de notre football. On pourrait également dire la même chose pour ce qui est de l?importation, car tous les footballeurs et jusqu?à ce que la FAF impose le statut d?international pour tout recrutement hors frontières, tous ceux qui ont débarqué dans notre championnat dit d?élite sont d?illustres inconnus. Le sport, le football en particulier, pèse lourd, on n?en disconvient pas. Evoquer ce sujet n?est pas pour se scandaliser ou dénoncer l?infâme différence entre ce que touche un simple et modeste cadre qui a passé toute sa vie à étudier et qui se retrouve avec un salaire minable et la prime de signature de B. Daoud, mais pour souligner quelques vérités. Pour rendre compte de la surenchère et de la démesure qui caractérisent un sport qui tue les autres disciplines chez nous et qui l?empêchent de progresser, car il est englué dans du faux.