Risque ■ Le plastique n'est pas uniquement présent dans notre quotidien. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il l'est aussi dans notre... corps. En effet et d'après le Réseau Environnement Santé (RES), 90 % de la population mondiale a du plastique dans son organisme. Comment est-ce possible ? Selon le RES, la contamination se fait à 84 % par l'alimentation. Il semblerait que certaines matières avec lesquelles sont fabriquées les emballages et les récipients alimentaires en plastique qu'on utilise au quotidien ont tendance à migrer vers la nourriture qu'on met dedans afin de la stocker ou la transporter. Aussi, des aliments que nous consommons contiennent tout simplement du plastique. Mais de quels aliments s'agit-il au juste ? Du poisson pêché, notamment. En raison de la pollution qui touche toutes les mers et tous les océans de la planète, bien des espèces marines se nourrissent de ...petits morceaux en plastique. A en croire des scientifiques américains, 3 poissons sur 10 ingèrent du plastique dans le Pacifique Nord. Ce qui représenterait 24 000 tonnes de plastique consommées par les poissons chaque année dans cette zone. Ces déchets invisibles à l'œil nu se retrouvent automatiquement dans notre corps quand on consomme ces poissons contaminés. Or il se trouve que quelques uns des composants du plastique ont des effets ravageurs sur la santé humaine. C'est le bisphénol A (BPA) qui est particulièrement montré du doigt. A l'origine, cette substance chimique aurait été produite en tant qu'hormone contraceptive pour les femmes avant qu'elle ne soit utilisée à grande échelle par l'industrie du plastique. Pourtant, elle représente un danger certain pour le corps humain. Elle est suspectée d'être en partie responsable du cancer du sein et de la prostate, du diabète de type 2 et de quelques maladies cardiovasculaires. Selon les résultats d'une étude de l'Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) publiée en avril 2013, le BPA engendre également des troubles du comportement, des défauts au niveau de l'appareil reproducteur féminin et masculin, et des problèmes d'obésité. Ces symptômes auraient été principalement constatés chez les nourrissons. C'est ce qui a amené les autorités sanitaires françaises à interdire la présence du bisphénol A dans les biberons. Chez nous malheureusement, ces effets supposés ou avérés demeurent peu connus. D'où cette utilisation à tout-va des produits en plastique qui, plus est, sont peu ou pas du tout contrôlés. Rien ne dit que les emballages qu'on utilise régulièrement ne sont pas fabriqués avec des composants encore plus dangereux que le BPA...