A trois mois de la Coupe d'Afrique des nations, qu'abritera le Maroc en janvier 2015, les choses s'annoncent plutôt mal. Le gouvernement marocain a demandé, hier soir, le report de ce rendez-vous footballistique continental. Une délégation officielle marocaine devra rencontrer le premier responsable de la CAF, Issa Hayatou, pour examiner les mesures à prendre pour un éventuel report. Au moment où les sélections africaines disputent la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2015, prévue du 17 janvier au 8 février au Maroc, le risque de voir cette compétition reportée est plus que d'actualité. En effet, le gouvernement marocain vient de demander le report de la phase finale de cette compétition en raison de l'épidémie de la fièvre Ebola qui sévit dans plusieurs pays, notamment à l'ouest du continent. La menace est grande et sérieuse au point d'amener le ministère de la jeunesse et des sports d'en faire l'annonce suite à la décision prise par le ministère de la santé d'éviter les rassemblements dans les stades et en dehors, vu que des supporters et autres délégations, notamment celles qui viendront des pays touchés, devront se ‘'mélanger'' lors de ce tournoi. Selon des sources marocaines (MAP), une délégation officielle devrait rallier le siège de la CAF dans les tous prochains jours afin de rencontrer le président Issa Hayatou et discuter avec les responsables de l'instance continentale sur les modalités de ce report. Il est vrai que, dans un premier temps, le gouvernement marocain a pris toutes les dispositions nécessaires afin de se préparer à toute éventualité en mettant en place une commission nationale chargée d'élaborer un ‘'plan sanitaire'' contre Ebola en prévision de la CAN 2015, mais là la situation a l'air de se compliquer à l'échelle mondiale avec l'apparition de cas aux Etats-Unis et en Espagne, alors qu'en France, l'américaine hospitalisée à l'hôpital Bichat n'est finalement pas contaminée par ce virus dévastateur qui a déjà engendré 4 000 morts sur le continent. Pour le moment, aucun cas n'a été signalé au Maroc qui devrait accueillir les quinze sélections du continent qualifiées à cet événement, mais aussi par solidarité la rencontre d'aujourd'hui entre la Guinée et le Ghana puisque la première nation est interdite d'abriter le moindre match au même titre que le Libéria et le Sierra Leone (ce dernier reçoit le Cameroun à Yaoundé), soit les trois pays où Ebola fait des ravages selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La décision de reporter la CAN 2015 a, en tous les cas, surpris plus d'un vu que le Maroc n'a pas été touché par cette épidémie et que des dispositions draconiennes peuvent être prises pour éviter tout risque de contamination. Evidemment, il faut attendre la réaction de la CAF par rapport à cette doléance – inattendue – du gouvernement marocain pour se prononcer sur la tenue de la plus prestigieuse des compétitions africaines de football. Pour rappel, lors de la première journée des éliminatoires de cette CAN 2015, l'instance du football continental avait refusé de délocaliser la rencontre entre le Nigéria et le Congo, alors que le premier pays nommé comptait déjà huit cas mortels. Ce sera difficile de faire infléchir la décision de la CAF de reporter la CAN compte tenu d'un certain nombre d'enjeux et d'intérêts, mais aussi de calendrier puisque ce sera la deuxième fois, après 2013, que l'épreuve africaine se déroule en année impair suite à la décision de la FIFA d'harmoniser le calendrier international, évitant ainsi la tenue de la CAN l'année de la Coupe du monde. Selon des sources, une réunion aura lieu dès la semaine prochaine entre une délégation officielle et le président de la CAF, Issa Hayatou, afin d'examiner les mesures de mise en œuvre de ce report. A. Salah-Bey La réaction Claude Leroy : «Un report serait absurde» Craignant une propagation de la fièvre Ebola sur son territoire, le Maroc organisateur de la CAN 2015 a officiellement demandé son report, hier soir. Une décision qui surprend Claude Le Roy, sélectionneur du Congo. «Je pense qu'ils sont peut-être allés un peu trop vite en besogne, même s'il ne faut pas négliger ce drame. Je ne suis pas non plus suicidaire et je ne veux pas faire n'importe quoi. Mais il y a Ebola au Nigéria et le mois dernier, la CAF nous a quand même envoyés là-bas faire un match. J'attends de voir. Et si le Maroc ne veut pas la Coupe d'Afrique, il y a peut-être d'autres pays qui se feraient un plaisir de l'organiser au mois de janvier», a-t-il indiqué sur RMC Sport.