Sens unique ■ Dans la perspective d'ajouter un énième titre à son palmarès, le Real Madrid «recevait» les Mexicains de Cruz Azul, hier soir, au stade de Marrakech. Les Sud-Américains ne pouvaient pas faire le poids devant une machine «inarrêtable», qui s'est baladée et ayant régalé ses fans. D'ailleurs, dès la troisième minute, Ronaldo était à deux doigts de trouver la faille suite à une remise judicieuse de Benzema. Le Portugais a tiré à bout portant sur le portier mexicain, Corona (3'). Benzema, d'un tir des 20 mètres, a vu son ballon frôler le montant droit des buts mexicains (11'). Il n'a pas fallu attendre très longtemps pour voir les Madrilènes ouvrir la marque. Ramos, de la tête, reprend le cuir suite à un coup-franc de Kroos et le met au fond des filets (15'). Après l'ouverture du score, le Real avait tendance à laisser l'adversaire jouer. D'ailleurs, les Mexicains se sont créés quelques opportunités, mais stoppées à la hauteur de Pepe et Ramos. Kroos a mis le plat du pied suite à une contre-attaque et une remise en retrait d'Isco, mais le gardien mexicain était vigilant (31'). Les Merengues ont ajouté un second but signé Benzema. L'avant-centre du Real a suivi l'action pour se retrouver devant les buts et couper la trajectoire du ballon suite à un centre de Carvajal (36'). Cruz Azul a bénéficié d'un penalty suite à une faute de Ramos dans la surface de réparation. Le capitaine Gerardo Torrado a buté sur un excellent Casillas (39'). Deux minutes plus tard, le portier des Casillas a eu le dernier mot (41'). D'entrée en deuxième période, le Real Madrid aggrave la marque. Une attaque préparée Benzema - Ronaldo. Ce dernier met un excellent centre au deuxième poteau repris de la tête par Gareth Bale, qui n'a laissé aucune chance au gardien de but (49'). Cruz Azul a eu une occasion en or par l'intermédiaire de Barrera dont le tir a ricoché sur le poteau de Casillas (65'). Le même Barrera a encore une fois obligé Casillas d'intervenir suite à un tir puissant (71'). Mais les Merengues étaient très dangereux sur contre-attaques. Toujours avec le duo Benzema - Ronaldo, ce dernier a offert un autre but, cette fois à Isco (72'). Le score aurait pu être lourd, surtout cet essai de la tête de Khedira, que le poteau a privé d'un but (83'). L'équipe a géré le reste de la rencontre jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre chilien. Insatiable Real. La Maison Blanche s'est offert un 21e succès consécutif toutes compétitions confondues (avec 79 buts marqués), le record officiel appartenant au club brésilien de Curutiba (selon le livre des records). Les hommes de Carlo Ancelotti n'ont pas donné l'impression d'avoir forcé. Le Real Madrid attendra demain pour connaitre son adversaire, à l'issue du match San Lorenzo - Auckland City. Djamel O. L'homme du match Quand Benzema surclasse tout le monde On s'attendait à ce que Karim Benzema fasse un bon score à l'applaudimètre, mais on n'a pas entendu son nom, à notre grand étonnement. Ceci dit, au fil de la rencontre le joueur d'origine algérienne a imposé le respect, comme il le fait toujours, d'ailleurs, depuis quelques années sous les couleurs du Real Madrid. Encore une, il a été égal à lui-même lors de la confrontation face aux Mexicains de Cruz Azul. Présent dans toutes les actions offensives de son équipe, Benzema a poussé les Marocains à lui faire un standing ovation après le but qu'il a inscrit à la 36e minute. La Fifa l'a désigné meilleur joueur du match. Après avoir reçu son trophée, l'attaquant français s'est félicité de cette nouvelle victoire, une de plus dans une année 2014 en tous points remarquables. «2014 a été une très bonne année pour moi, c'est vrai. J'ai remporté beaucoup de titres avec le Real Madrid. J'ai pris beaucoup de plaisir, j'ai eu beaucoup de joies, avec le Real Madrid comme en équipe de France. Ça a vraiment été une année extraordinaire», a-t-il savouré. Pourvu que ça dure avec une victoire en finale ce samedi ! Dj. O. Le geste Ronaldo à deux doigts d'inscrire un but d'anthologie La qualification du Real Madrid doit sa qualification à l'énorme talent de ses joueurs. Et mêmes si Ronaldo n'a pas inscrit de but, il a énormément contribué aux incursions offensives de son équipe. CR7 a failli inscrire le but de la décennie. Il s'est distingué en reprenant un centre de Gareth Bale d'un coup du foulard inattendu qui a mis le gardien mexicain, Jesus Corona, à contribution. Tout sourire, Carlo Ancelotti s'est présenté en conférence de presse. L'Italien s'est dit satisfait de la prestation de ses hommes et en particulier de sa star Cristiano Ronaldo qui, «Cristiano a pensé que c'était la meilleure façon de frapper sur cette action-là. Je n'avais jamais vu une frappe pareille. Mais il faut s'attendre à tout avec Ronaldo !», a-t-il confié avant de poursuivre. «Il n'a pas marqué aujourd'hui, mais il a fait des passes décisives à ses partenaires. Cela prouve qu'il est très important pour l'équipe, même quand il ne marque pas». De bon augure pour la finale de samedi. Dj. O. La colère Ouzzine traité de voleur Le ministre de la Jeunesse et des Sports marocain, Mohammed Ouzzine, a vécu une soirée très mouvementée, hier, à l'occasion du match ayant opposé le Deportivo Cruz Azul au Real Madrid pour le compte de la première demi-finale du Mondial des clubs. En effet, dès son apparition sur la tribune officielle, il a été accueilli par des sifflets et les supporters scandaient : «Ouzzine le voleur». Les Marocains n'ont pas apprécié l'incident du stade de Rabat lorsque la pelouse a été gorgée d'eau lors du match comptant pour les quarts de finale entre Deportivo Cruz Azul (Mexique) et Western Sydney Wanderers (Australie), qui s'est joué dans une piscine. Il faut savoir que la réfection du complexe Moulay Abdellah de Rabat a coûté la somme de 220 millions de dirhams, c'est-à-dire 22 millions d'euros. Même la Fédération royale marocaine de football (FRMF) n'a pas été épargnée. Le président, fraîchement installé, Faouzi Laqdjaâ, a été également cité surtout après tout ce qui se passe en ce moment dans le football marocain. Une autre personne a entendu des vertes et pas mûres. Il s'agit du président de la CAF, Issa Hayatou, auquel on reproche de ne pas avoir été souple avec le Maroc dans l'organisation de la CAN-2015. Dj. O. L'ambiance Les Merengues comme au Bernabeu Affluence ■ L'entrée en scène du Real était un évènement grandiose vécu au Maroc. Ils étaient 34 862 supporters marocains, venus des quatre coins du pays pour voir leur équipe favorite. Plusieurs d'entre eux, si ce n'est la plupart, ont séché soit le travail soit l'école. La cause, c'est que la majeure partie des supporters est venue de Rabat puisque le match devait se jouer sur la pelouse du stade Moualy Abdellah avant d'être délocalisé à Marrakech à cause des intempéries qui l'ont endommagée. Nous avons rencontré Sofiane, 17 ans, à l'entrée du stade, accompagné de deux de ses copains. Il nous a fait savoir qu'il n'était pas allé à l'école à cause du match. Nous lui avons demandé comment il a fait pour sécher l'école, il nous a répondu : «Ecoutez, vous me voyer rester derrière la table de l'école alors que le Real Madrid est au Maroc ? C'est impossible. Je ne pouvais pas me le me permettre surtout que j'ai en ma possession le billet d'entrée». Même son de cloche chez son compatriote, Abdelilah. «Moi je travaille, mais aujourd'hui je ne pouvais pas y aller. J'ai payé au prix des yeux de la tête mon billet, je ne pouvais pas rater cette occasion. Le Real Madrid ne viendra pas tous les jours au Maroc», nous a-t-il dit. Pour sa part, Yacine chômeur, n'est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a même évoqué un fait insolite. «vous savez ici au Maroc, il existe une grande rivalité entre le Raja et le WAC. Mais lorsqu'il s'agit du Real Madrid, nous sommes unis. Voyez, mon ami Sofiane est Rajaoui, alors que moi je suis Widadi. Ce soir (Ndlr : hier), nous ne serons pas antagonistes. Nous serons unis pour la cause du Real», nous a-t-il avec un sourire. Il faut dire qu'hier, il n'y avait ni Rajaoui, ni Widadi, ni Merrakechi ou autre. Il existe un grand engouement pour les deux mastodontes du football espagnol, le Real et le Barça. Hier, c'était la soirée des Merengues. «Hala Madrid !».