Résumé de la 12e partie - J'allais entrer dans la chambre lorsque je vis Alison assise sur le canapé. Sa vue me fit sursauter. Puis j'ai pensé à Helena et à ses bottes reluisantes, son cheval de merde et je me suis dit : elle a tout, une belle maison, un mari, un cheval, et voilà qu'elle veut tout gâcher parce qu'elle ne peut pas se faire Tom. Et tu sais, ce n'est pas juste. Ni Lorna ni moi ne bougeâmes.. Après un bref silence, Alison baissa les yeux et regarda ses mains avant de reprendre : — Ce n'est pas juste, dit-elle. Alors je suis allée là-bas. J'y suis passée en rentrant chez moi. — Et tu l'as tuée ? — Mmm, mmm, fit-elle en hochant la tête. Je l'ai empêchée. Je me suis garée dans la rue, j'ai attendu qu'Anne s'en aille et je suis allée sonner. Je me rappelle même que j'avais mis mes gants. Je me sentis légèrement mal à l'aise. L'air de la petite-pièce empestait le tabac froid. — Alison, demandai-je. Cela ne t'ennuie pas si j'ouvre une fenêtre ? — Oh, non, fit-elle. Vas-y. Je tirai les rideaux et j'ouvris la fenêtre. Du coin de l'œil, je vis Lorna qui se glissait dans la cuisine pour atteindre le téléphone. — Voulais-tu faire accuser Anne ? demandai-je, ou bien était-ce par erreur ? — J'y ai pensé pendant que j'attendais, dit Alison. J'avais tous ces trucs sur le siège avant et il y avait la longe de Leander. Alors, je me suis dit, tu vois, pourquoi pas ? Pourquoi pas, en effet ? me dis-je. D'une pierre deux coups et tout le bataclan. Soudain, il me sembla crucial de faire continuer à parler Alison. J'entendis Lorna raccrocher le téléphone dans la cuisine et, lorsqu'elle revint elle reprit sa position près de la porte. Il faut dire qu'Alison n'était pas une petite chose fragile et que, dans la petite cheminée de l'appartement, il y avait une paire de chenets tout à fait adéquats. — Je ne comprends pas, dis-je en essayant de garder un ton calme et apaisant. Pourquoi l'écurie ? Pourquoi la citerne ? Pourquoi ne pas l'avoir laissée sur place ? — Je ne voulais pas laisser trop de désordre chez elle, dit Alison en haussant les épaules. Je veux dire, on est en été et il fait très chaud, tu vois ? Alors je me suis dit qu'il valait mieux qu'on la retrouve vite, tu sais, pour qu'on en finisse. J'ai toujours une bâche dans ma camionnette. — Oh, fis-je. Bien vu. Derrière moi, j'entendis Lorna qui s'agitait. — Ouais, continua Alison. Et puis elle n'arrêtait pas de dire qu'elle adorait les écuries. Alors je me suis dit, je vais la mettre là-bas. Je voulais la déposer sur le tas de fumier — je veux dire, c'était ma première idée — mais quand j'ai vu la citerne... Elle me regarda et gloussa. Quoi qu'ait décidé l'inspecteur Todd, j'espérais sincèrement qu'il allait faire vite. A suivre