Résumé de la 11e partie n Nous étions à la moitié de nos sandwiches lorsque Ned appela. C'était l'un de ces machins construits au-dessus d'un garage, ce que les agents immobiliers aiment appeler un «appartement de fonction». Je gravis quatre à quatre l'escalier branlant et quand je poussai la porte, elle s'ouvrit. Les rideaux étaient tirés, et avec le soleil éclatant du dehors, la pièce semblait vraiment sombre. J'avais traversé à moitié le salon et j'allais entrer dans la chambre lorsque je vis Alison assise sur le canapé. Sa vue me fit sursauter. Je fus soudain contente d'avoir demandé à Lorna de m'accompagner. Alison était assise avec le jean, le T-shirt et les tennis qu'elle portait habituellement. Elle ne semblait pas vraiment se rendre compte de ma présence. Apparemment elle était assise là les jambes croisées, les mains modestement posées sur les genoux depuis des jours. Probablement depuis qu'elle était rentrée chez elle après avoir tué Helena Moore. — Alison ? demandai-je doucement. Elle se tourna et me fit un petit sourire inquiétant. — Je me demandais quand quelqu'un viendrait, dit-elle. (Elle baissa les yeux, regarda ses mains, puis sourit à nouveau.) Alors, comment tu as su ? — La longe, dis-je. Ned te l'a donnée par erreur quand tu es allée chercher les affaires de Tom. — Pourquoi ? demanda Lorna. Elle était restée sur le seuil et Alison leva la tête comme, si elle venait juste de s'apercevoir de sa présence. — Parce que, dit-elle en prenant brusquement une voix chargée de haine, parce que cette conne allait tout gâcher. — Tu étais là, n'est-ce pas ? A l'écurie, dis-je. Tu étais revenue pour donner ses antibiotiques à Cora. — Ouais, acquiesça Alison. — Tu veux en parler ? demanda Lorna. Alison haussa les épaules et fixa ses chaussures. — Je venais de terminer quand je les ai entendues, dit-elle lentement. Toutes les deux, elles gueulaient comme jamais. Seigneur ! Bon, elles étaient trop occupées pour me remarquer. Helena criait sur AnneHarris, elle lui disait qu'elle allait lui régler son compte, tout raconter à Melly, et qu'Anne serait foutue dehors avec un coup de pied au cul, elle et son cheval de pacotille. Et Anne répondait sur le même ton, on aurait dit un chat de gouttière, elle lui disait qu'elle pouvait y aller tout de suite, parce que lui aimait Anne plus que quiconque. Et tu sais... (Alison se tut et me fit un sourire pathétique.) Ce n'était pas vrai... — Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Lorna sans bouger du pas de la porte. — Eh bien je suis restée à réfiéchir, reprit Alison. Et je me suis dit que s'il partait, que si tout était fini, il prendrait les chevaux : et s'en irait avec elle et nous, qu'est-ce qu'on ferait toutes ? Qu'est-ce que je ferais, moi ? A suivre