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Histoires vraies
La mélasse qui tue? (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 01 - 11 - 2004

Résumé de la 1re partie Le 15 janvier 1919 à Boston Jeff Lecat, employé à la distillerie Leester, ne supporte plus l?odeur de la mélasse. Il sort pour déjeuner.
Jeff se rend compte de l'imminence du danger en ce qui le concerne et la peur lui donne des ailes. C'est alors qu'un deuxième déchirement se fait entendre. La cuve à mélasse vient de s'écrouler, libérant d'un seul coup le restant de son contenu. Une nouvelle poussée fantastique se produit. Cette fois, la totalité des 8 millions de litres de mélasse déferle en force. Jeff a beau courir de toute la vitesse de ses jambes, la vague meurtrière gagne du terrain sur lui. Elle n'est plus qu'à dix mètres. Jeff entend déjà le bruit suintant se rapprocher. Il se retourne et évalue la distance à cinq mètres. Ses pas martèlent le sol, son c?ur éclate dans sa poitrine, il court désespérément et a jeté sa musette pour aller plus vite. Il dépasse des gens qui, comme lui, tentent de fuir vers le port. Mais il les a à peine dépassés qu'il les entend hurler derrière lui, et ces cris lui glacent le sang. Il faut courir encore plus vite. Jeff ne regarde plus derrière lui. Il sent le souffle de la vague dans son dos, il s'oblige à respirer à fond, à allonger les jambes, comme un coureur qui n'en finirait pas de sprinter. Des gens se ruent dans les maisons dont les issues se referment bruyamment derrière eux. C'est sans doute là le salut. Cherchant des yeux une porte pour s'engouffrer, Jeff sent tout à coup ses jambes se dérober sous lui. Une petite vague, plus liquide, vient de le faucher littéralement et il tombe en arrière dans la mélasse. Assis dans cette bouillie verdâtre, il ne songe qu'à une seule chose : conserver son équilibre. Il ne doit pas s'affoler ni se débattre, il serait englué. Il se laisse emporter comme un fétu de paille, dévale à toute vitesse la rue des commerces sur sa coulée liquide, devançant de deux mètres à peine la formidable vague visqueuse qui engloutit tout sur son passage. Les bras écartés, se servant de ses mains comme d'un balancier, Jeff se maintient assis dans cinquante centimètres de glu qui constitue sous lui le plus extravagant des toboggans.
A l'approche du port, la pente s'accentue et la vitesse devient plus grande. La vague énorme gagne sur lui. Impuissant, Jeff voit le bouillonnement se rapprocher. Déjà des éclaboussures l'atteignent. Ses cheveux, son dos se couvrent de mélasse. La mort horrible n'est plus qu'à un mètre. Il atteint ainsi les quais du port, tourbillonnant à présent comme une toupie. Les bateaux larguent leurs amarres et s'éloignent à grands coups de rame. Dans un bruit d'avalanche, Jeff bascule dans le bassin du port et se met à nager de toutes ses forces à l'aide de ses seuls bras. Ses jambes engluées refusent tout service. Il gagne un mètre, deux mètres et, soudain, une vague énorme le pousse en avant ; une corde lui est lancée, il s'y accroche, on le tire, on le hisse sur le pont d'un bateau. Jeff Lecat vient d'échapper à la plus atroce des morts, à quelques secondes près.
Tout le monde n'a pas eu sa chance. Vingt et une personnes ont trouvé la mort dans cette marée exceptionnelle. La force colossale de la coulée de mélasse a tordu les poutrelles d'acier du viaduc du métro comme de vulgaires morceaux de plomb. Des dizaines de chevaux ont été retrouvés écrasés ou asphyxiés. Plusieurs maisons ont éclaté sous la pression formidable. La mélasse a fait plus d'un million de dollars de dégâts, en 1919, à Boston. Pendant huit jours, personne ne pourra s'asseoir dans un lieu public ou dans un transport en commun sans rester collé sur son siège. Il est impossible de saisir un appareil dans une cabine téléphonique sans qu'il englue les doigts. Il faudra aux pompiers un mois d'efforts pour débarrasser Boston des dernières traces de la souillure. Et ils ne pourront rien contre l'odeur éc?urante qui continuera pendant des années de flotter sur la rue des commerces.
Les propriétaires de la distillerie Leester tentèrent de refuser la responsabilité de la catastrophe. Malgré la déposition accablante de Jeff Lecat, ils tentèrent de prouver qu'une bombe jetée par un anarchiste avait provoqué l'accident. Mais l'enquête prouva que le réservoir avait été fabriqué avec des matériaux moins résistants que ceux prévus au cahier des charges, et les patrons de Jeff Lecat furent condamnés à verser plus d'un million de dollars aux victimes. La note était salée. Le Globe de Boston écrivait sans honte, quelques jours après cette catastrophe qui avait coûté la vie à vingt et une personnes : «Les assureurs estiment que l'ensemble des revendications présentées au nom des morts et des blessés n'atteindra pas un montant très important, car les victimes appartiennent pour la plupart aux classes laborieuses.»
C'était en 1919 ! Fin de citation.


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