Création La nature chinoise est présente d?une manière récurrente dans le travail de Amira Tawoud. Le hall de la salle Ibn Khaldoun abrite, jusqu?au 4 janvier 2005, une jolie exposition de l?artiste peintre Amira Tawoud, qui présente d?admirables ?uvres artistiques. Son support, ou encore son lieu d?expression est le tissu et le verre. C?est sur la soie que l?artiste, originaire de Chine, inscrit, avec beaucoup d?habileté, de belles représentations, toutes s?articulant autour de souvenirs se référant à sa terre natale. Les dessins évoquent la Chine, ses traditions et même ses rêveries, notamment la nature que l?artiste s'emploie précieusement à rendre dans ses détails les plus fins et les plus exacts. L?exposition compte, par ailleurs, des dessins sur verre peints à l?huile. Comme sur la soie, les dessins sur verre sont la pure et fidèle représentation de la nature, une nature que l?artiste affectionne, car il s?agit d?une inspiration dont elle est profondément nourrie. Ce sont des peintures à forte charge nostalgique. D?emblée, nous pouvons dire que l?artiste nourrit une profonde nostalgie pour sa terre natale, la Chine. D?où la présence récurrente de l?empreinte chinoise d?une ?uvre à l?autre. Ce n?est pas le support qui interpelle l?observateur ? il n?est pas l?essence même de l?exposition ?, mais c?est plutôt la couleur et la manière dont chacune est représentée, disposée sur le support. Il y a effectivement un travail juste et précis qui se fait sur la couleur, un choix relevant d?une recherche intuitive. L?artiste choisit, en se laissant aiguiller par sa sensibilité créatrice, des couleurs tendres, feutrées, sensuelles, onctueuses et transparentes, c?est-à-dire pures et éthérées, pleines de joliesse, des couleurs qui vivent et ont un tempérament et un caractère. Ces couleurs comme le vert et le noir, ou encore le jaune et le bleu, sont largement évocatrices. Elles agissent sur le regard, provoquant des sensations plurielles et diverses impressions, créant des effets d?ordre affectif et des humeurs délicates. Les ?uvres d?Amira Tawoud sont certes d?inspiration chinoise, mais elles portent des influences de la tradition culturelle algérienne, des influences qu?elle a su mettre en évidence, qui sont visiblement rendues. On y trouve des pièces de trousseau de jeune mariée algérienne, portant des dessins sur la nature chinoise, des costumes traditionnels algériens (la robe Fergani de Constantine, la robe kabyle?) avec des dessins selon l'école chinoise. Ce travail est le fruit de quelque quatorze années de vie en Algérie. Amira Tawoud, qui enseigne à des jeunes filles algériennes l'art du dessin sur la soie, a quitté en 1990 la Chine qui, désormais, lui semble lointaine, mais est présente dans ses souvenirs et à travers ses différentes réalisations artistiques aussi bien sur soie que sur verre. Cette exposition d?Amira est la deuxième du genre à la salle Ibn Khaldoun et la cinquième depuis sa venue en Algérie.