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Au coin de la cheminée
La vache des orphelins (2e partie)
Publié dans Info Soir le 29 - 08 - 2003

Mais quand Djohera voulut sucer les deux pis, elle reçut une giclée de fiel. Elle rentra à la maison en pleurant. La marâtre furieuse, pour se venger, donna à sa fille une toison blanche, à peine salie, et aux orphelins des toisons de couleur noire et leur recommanda : «Ces toisons sont noires parce que sales : vous ne reviendrez à la maison que si vous parvenez à les rendre blanches comme lait !»
Pendant que les enfants étaient à la rivière, la méchante femme prit un kanoun, plein de braises ardentes et brûla la tombe de sa propre s?ur.
Des flammes jaillit un oiseau enchanté dont le plumage était noir de suie.
Près de la rivière les orphelins avaient beau frotter la laine, beau la battre sur les cailloux de la berge, leurs toisons demeuraient toujours noires. Alors que celle confiée à Djohera, après quelques lessives, redevint bien blanche : la fillette retourna donc le soir seule à la maison.
Les orphelins, affamés, se rendirent sur la tombe de leur mère pour y pleurer leur désarroi.
Quels ne furent leur surprise et leur chagrin quand ils virent la tombe de leur mère calcinée !
«Puisqu?on nous a même brûlé la tombe de notre mère, il ne nous reste plus rien !» sanglota la pauvre fille.
«Nos toisons sont toujours aussi noires, nous ne pouvons donc pas rentrer ce soir à la maison !» s?inquiéta Ali.
«Nous n?avons plus qu?à partir loin», décida Loundja.
Elle prit la main de son frère, la serra dans la sienne et marcha droit devant elle.
Quand le soleil se coucha, et que les fauves se mirent à hurler de toutes parts : Ali, pour se donner du courage, se mit à chanter :
«S?il ne faut pas apprendre à l?oiseau à chanter
S?il ne faut pas apprendre au poisson à nager
Il ne faut surtout pas apprendre à l?orphelin à pleurer !»
Alors, un oiseau noir comme nuit et suie se posa sur l?épaule de l?orphelin et le guida vers un palmier-dattier qui avait pris racines au c?ur de la terre et dont la cime chatouillait les nuages.
L?arbre entendit la voix cristalline d?Ali, fondit d?amour pour l?enfant et laissa pendre jusqu?à terre deux régimes de dattes. Les orphelins s?y installèrent et le palmier se redressa peu à peu.
Les animaux sauvages avaient beau hurler, les enfants mangeaient des dattes en sécurité dans les bras du palmier.
Au petit matin, Ali se remit à chanter ; l?arbre se pencha et les orphelins en redescendirent pour aller au village chercher du travail.
En cours de route, Ali, qui s?était gavé de dattes, eut très soif. Il s?approcha d?une source enchantée près de l?entrée de la ville ; l?eau y était si claire et lui si assoiffé qu?il s?y précipita pour boire ; après quelques gorgées, il fut immédiatement transformé en une fine gazelle.
Loundja noua un foulard rouge autour du coup de l?animal, l?attacha à sa ceinture et revint sur ses pas. Elle marcha longtemps. La nuit était presque tombée quand elle arriva près du palmier-dattier. Ali se mit à chanter et l?arbre se baissa. Loundja s?agrippa à l?un de ses régimes et le palmier se redressa, mais la gazelle resta sur le monticule sur lequel il poussait. Ne se sentant pas en sécurité pour la nuit, la gazelle se remit à chanter de plus belle ; alors une nappe d?eau apparut autour du monticule : ainsi le palmier, et à son pied la gazelle, étaient comme perchés sur une île. Les enfants s?endormirent bercés par le rire du palmier que le vent taquinait.
Loundja fut réveillée par un bruit de sabots. Vivement, elle se cacha. Entre les palmes, elle aperçut un beau jeune homme qui n?était que le prince héritier, accompagné de ses domestiques. Ces derniers étaient surpris de voir une gazelle dormir au pied d?un palmier, sur un monticule de terre, entouré d?une nappe d?eau.
Soudain, le cheval s?arrêta de boire et se mit à haleter. Le bel étalon, tout pantelant, tomba à terre ; il faillit étouffer si l?un des palefreniers ne fit remarquer :
«Regardez prince, la langue de votre cheval est enserrée par un long
cheveu !».
Il délivra l?animal, puis ajouta admiratif :
«Je n?en ai jamais vu d?aussi long et d?aussi blond !»
Le prince, étonné, scruta l?étendue d?eau et y aperçut le reflet de Loundja. Il en tomba éperdument amoureux.
Le soir même, la fièvre s?empara de lui l?obligeant à garder le lit, la reine, inquiète, questionna les serviteurs qui lui racontèrent :
«Le prince a vu dans l?eau le reflet d?une jeune fille enveloppée dans une nappe d?or qui la couvrait jusqu?à la taille ; la lumière qui émanait de sa chevelure rayonnait et nous éblouissait.
Quand elle nous vit, la belle se cacha dans les palmes et disparut à notre vue. Le prince en tomba aussitôt amoureux.»
La reine dépêcha, d?abord, des émissaires pour faire venir Loundja. Ils lui intimèrent l?ordre de descendre, mais la jeune fille, affolée, restait cachée dans le palmier-dattier. Ensuite, la reine, fit appel à «Settoute oum Lebhout» (sorcière) à qui, elle confia :
«Il m?arrive bien des malheurs après le décès de notre roi bien-aimé, voilà donc le prince mourant d?amour pour une jeune fille protégée par l?arbre enchanté. Ma Settoute, peux-tu me ramener cette belle inconnue au palais ?»
«Deux serviteurs m?accompagneront et se cacheront près du palmier et n?interviendront que lorsque j?enlèverai le foulard qui m?enserre la tête !» répondit la vieille sorcière.
Le lendemain, Loundja aperçut, entre les palmes, une vieille pliée en deux qui avait peine à marcher. Elle la vit s?asseoir sous le palmier puis poser un kanoun et souffler péniblement sur ses braises pour les rallumer. Ensuite, elle déposa en tremblant le tadjine (plat en terre cuite) à l?envers sur le brasier. (à suivre...)


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