Vérité Il a été constaté que, généralement, ce sont les femmes ayant un certain niveau d?instruction et une certaine indépendance financière qui osent déclarer les agressions subies. Cela donne une idée sur l?importance des violences méconnues dans notre société. Ainsi, sur un échantillon de 9 033 dossiers de femmes victimes de violence, près de 3 746 ont été recensées par le secteur de la santé, où elles ont été prises en charge. Viennent ensuite les tribunaux auprès desquels 2 444 victimes ont déposé plainte, 2130 autres se sont adressées aux services de police, en plus des 713 cas de femmes agressées, signalés par le centre SOS femmes en détresse. Ces données ont, par ailleurs, mis à nu une autre réalité, selon laquelle près de 73% des agressions ont eu lieu au domicile familial, ce qui laisse préjuger de la prédominance de la violence conjugale. Ce n?est, donc, pas étonnant que les statistiques donnent le mari comme le premier auteur de ces agressions. Ces dernières se résument, à environ 60%, aux coups et blessures, outre les agressions psychologiques et les violences sexuelles qui se traduisent, dans la moitié des cas, par des viols. L?enquête a révélé que plus du tiers des femmes agressées sont célibataires, soit 36,2% dont 1,6% de mères célibataires. Les femmes mariées représentent environ la moitié des victimes et les veuves ou divorcées près de 15%. Ce phénomène semble, à ce titre, cibler une tranche d?âge bien distincte. Celle-ci se situe entre 23 et 40 ans et est largement frappée par l?analphabétisation, puisque seuls 6,1% ont un niveau d?instruction supérieur, 19% un niveau secondaire, 24% moyen et 19,5% se sont arrêtées à l?école primaire. Dans ce sillage, l?enquête souligne que près de trois quarts des victimes sont sans profession (72,3%) et le cinquième exerce un métier (19,4%). Abordant le volet consacré aux régions les plus touchées par cette situation alarmante, les statistiques ont montré que la majorité des agressions a été signalée dans les grandes villes. Alger détient, ainsi, la palme avec 10,4%, puis Constantine (5%) et Oran (4%). Les wilayas les moins représentées sont celles du Sud, en raison du manque de structures et des difficultés d?accès des femmes à ces dernières.