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M. Abdellaoui (*) à InfoSoir
«Sacrifier la fille au profit d?un statut social»
Publié dans Info Soir le 20 - 09 - 2005

InfoSoir : Du point de vue sociologique comment définissez vous le mariage forcé ?
M. Abdellaoui : Le mariage forcé est un phénomène très répandu dans les sociétés traditionnelles et particulièrement dans les sociétés arabo-musulmanes. Je n?ai pas de données précises pour évaluer ce problème, mais il est certain que cette pratique entretient la régression.
Très simplement, le problème du mariage forcé est, étroitement lié à la femme. C?est elle qu?on oblige à accepter le principe du mariage lui-même, et à consentir un conjoint qu?elle ne connaît pas ou qu?elle ne désire pas. Il s?agit, en fait, d?une situation sociale, car dans les sociétés traditionnelles l?individu n?apparaît pas comme un élément fondamental dans la constitution de cet ensemble. Il est donc fréquent et presque normal de sacrifier l?individu pour réaliser des objectifs.
C?est pourquoi ce problème est plus répandu dans les organisations sociales traditionnelles, où l?objectif entre dans une stratégie patrimoniale. C?est le cas d?un conjoint appartenant à une petite famille, dont une alliance avec une grande famille lui permettra de nouer des rapports stratégiques.
Selon vous, quelles sont les catégories sociales les plus touchées par cette pratique ?
En l?absence de statistiques liées à ce phénomène, il est très difficile de cerner cette pratique et de la lier à une catégorie sociale bien déterminée. Néanmoins, par le biais d?une comparaison avec d?autres phénomènes qui sont des corollaires de ce système, on peut affirmer que cette pratique est plus répandue dans les régions rurales et à un degré moindre dans les grandes villes.
Selon certaines études, cette pratique serait plus répandue dans la communauté maraboutique, qu?en pensez vous ?
Je peux, à ce propos, citer l?étude de l?écrivain Bourdieu, selon laquelle il existe deux types de mariage, dans la communauté maraboutique. Il s?agit du mariage intrapartenaire et extrapartenaire.
Il faut savoir que jusqu?à un passé récent, voire aujourd?hui dans certains cas, les Kabyles ne peuvent pas épouser les filles d?un marabout, contrairement à un marabout, qui peut épouser une fille kabyle. Dans ce contexte, pour se rapprocher d?un saint, certains Kabyles forçaient leurs filles à épouser un marabout. Le mariage forcé dans ce cas est une conséquence logique liée à la structure même de la tribu. En d?autres termes, on sacrifie la fille pour assurer un statut dans la société.
A présent, le phénomène est en nette régression dans cette communauté, au vu des changements et des transformations qu?ont connus les statuts familiaux.
Pourquoi notre société entretient-elle cette pratique ?
L?origine de cette pratique relève de l?organisation traditionnelle de notre société. Le mariage et la parenté constituent tous deux un phénomène social. Pour sauvegarder une certaine cohérence, et éviter tout facteur qui pourrait déstructurer le fonctionnement de cette organisation traditionnelle, certaines régions du pays ont du mal à accepter l?introduction d?interactions descendante ou ascendante.
Cependant, dans les sociétés ouvertes sur d?autres cultures, il y a plus de mariages exogènes ce qui explique en partie l?absence presque totale du mariage forcé, contrairement aux sociétés renfermées basées sur les mariages dits indolents.
Avec l?évolution des mentalités, est-il permis d?espérer la disparition un jour de cette pratique ?
Il est certain que ce phénomène est en régression. Il faut savoir, toutefois, que le retard observé, actuellement, par les jeunes filles à trouver un mari peut donner lieu à une forme déguisée du mariage forcé.
En effet, d?après une étude récente effectuée dans certains pays musulmans, les parents, voire la fille commencent, dès leur plus jeune âge, à mettre en ?uvre une stratégie du mariage pour éviter,indique t-on, à leur fille le célibat endurci.
Quelles sont les conséquences du mariage forcé sur les enfants ?
À travers cette pratique, la vie de femme disparaît au profit de la société, et de ce fait, la femme trouve dans ses enfants la sortie de secours. Mais le plus dur reste la fracture que risque de subir la cellule familiale. La société traditionnelle a les capacités d?occulter les conséquences d?un mariage forcé puisqu'elle gère aussi le rapport mère-enfant, contrairement à la société moderne qui les confronte.
(*) Chef du département de sociologie de la faculté de Bouzaréah.


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