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Une ville, une histoire
Le couffin des morts (7e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 09 - 10 - 2005

Résumé de la 6e partie n Omar participe à une étrange fête dans la forêt ; il entre même dans la danse, mais il suffit qu?il allume un briquet pour que tout s?évapore !
Le jeune homme avec lequel il parlait, il y a à peine quelques secondes, la femme avec laquelle il venait de danser, les musiciens, les chanteurs, le cortège, la mariée juchée sur sa mule : tout a disparu, tout s?est volatilisé, tout est parti en fumée.
«Plus rien !, dit Omar. Mais j?avais encore les oreilles pleines du bruit de la fête. Il me semblait entendre l?air qu?on chantait, les notes assourdissantes des hautbois et j?avais la sensation que le jeune homme était toujours là, même si je ne le voyais pas.
En même temps, le silence m?entourait comme s?il n?avait pas été interrompu, quelques instants plus tôt, par l?étrange noce !» Une noce fantastique, irréelle. La flamme du briquet qu?il tient à la main, elle, est bien réelle !
«Je pris soudain conscience, dit Omar, que c?est elle qui a dissipé la vision fantomatique : je ne doutais plus à présent d?avoir été la victime d?une apparition ; fantômes ou djinns, ces êtres ne pouvaient pas être réels !»
Il maintient la flamme allumée un instant, comme s?il redoutait qu?en l?éteignant, la fête ne réapparaisse, avec ses personnages et ses bruits.
Mais la flamme finit par s?éteindre, le briquet s?étant épuisé et Omar doit se résoudre à rentrer chez lui. Il s?effraye de la distance qu?il aura à traverser, il redoute de voir réapparaître les personnages avec lesquels il était tout à l?heure et qui lui paraissaient si sympathiques?
Il ignore comment il est arrivé chez lui. Sa mère et sa grand-mère l?attendaient et s?effrayent à sa vue.
? Tu trembles ! dit sa mère.
? Je dois avoir de la fièvre, dit-il.
Sa grand-mère le touche au front.
? Tu es brûlant !
Il avait effectivement une forte fièvre. Les deux femmes lui préparent une tisane, il prend deux comprimés d?aspirine et se met au lit.
Le lendemain, il apprend qu?une de ses tantes paternelles, mariée dans un village voisin, est morte dans la nuit.
Quand il raconte son histoire, sa grand-mère s?écrie :
? C?est le couffin, le cortège des morts !
Et selon elle, les gens qu?il a rencontrés dans la forêt sont des morts, des fantômes, venus chercher la tante?
«Lorsqu?une personne meurt ou est sur le point de mourir, explique la vieille grand-mère, les morts viennent la chercher, comme pour une fête? Certaines gens entendent parfois des youyous lointains, des chants ou des bruits de tambour. C?est le cortège des morts !»
Omar, lui, n?a pas seulement entendu les bruits de la fête, il a participé à la fête ! La fête des morts ! Mais a-t-il réellement participé à cette fête ? Ce n?était peut-être qu?un rêve, une hallucination, à moins que?


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