Le prochain flux migratoire porteur du virus ne devrait pas concerner l?Algérie. Les ministères de l?Agriculture et de la Santé rassurent les Algériens et les invitent à consommer du poulet en toute quiétude. Du moins, pour l?instant. «Nos hommes sont sur le terrain. A l?heure actuelle, il n?y a pas de foyer d?épidémie. Le stock de matériel destiné précédemment à la lutte antiacridienne vient d?être dépoussiéré. Plus de 1 300 vétérinaires relevant de l?Institut national de médecine vétérinaire (Inmv) sont mobilisés. Plus de 5 000 vétérinaires privés le sont tout aussi. 100 000 équipements jetables, entre combinaisons, casques, lunettes, chaussures et gants, sont disponibles», a déclaré, sur un ton rassurant, Abdesslam Chelghoum, SG du ministère de l?Agriculture et président de la commission nationale chargée du suivi de la grippe aviaire, hier lors d?une conférence de presse tenue au siège du ministère. L?orateur, assisté dans son compte rendu par M. Boughdour, directeur des services vétérinaires au même département, fera rappeler que le ministère de l?Agriculture a eu affaire à ce genre de grippe, en 2001 et 2003, lorsque des cas suspects ont été signalés respectivement en Italie et en Allemagne, avant d?ajouter : «Si le moindre doute est signalé dans les pays fournisseurs de l?Algérie en poussins de chair et en intrants avicoles, nous arrêterons immédiatement les importations.» Ces pays sont la France, l?Espagne et les Pays-bas, «actuellement non concernés par l?épidémie», affirme-t-il. A ce propos, et à titre préventif, «des recommandations fermes ont été données aux responsables des ports et aéroports», ajoute l?intervenant qui confirme l?interdiction formelle de l?importation des oiseaux exotiques qu?on ramène généralement du Sud-Est asiatique, une région touchée de plein fouet par la pandémie, selon un récent rapport de l?OMS. Sont concernés aussi par cette interdiction les ?ufs et les intrants avicoles des pays asiatiques. Au sujet des volées d?oiseaux migrateurs, potentiellement porteurs du virus H5N1 et dont l?arrivée est prévue début novembre, M. Chelghoum a tenu à préciser que les oiseaux migrateurs jugés dangereux proviennent exclusivement de Sibérie et du nord de l?Asie, mais ne concernent nullement l?Algérie. Pour bien schématiser, l?orateur dira que ces «volées s?arrêteront en Tunisie alors que les oiseaux migrateurs qui passent par notre pays viennent de l?Europe occidentale». Evoquant l?achat de vaccins pour les volailles et pour les hommes, le directeur des services vétérinaires a estimé : «L?opération ne pourra être effectuée que si effectivement des foyers d?épidémie sont signalées. Sinon, ce seraient des milliards consentis pour rien.» «En plus, il faut se rendre à l?évidence que le virus est mutant. Il change à chaque fois de facettes, il a plus de 166 formes, il est donc difficile d?acheter sans savoir quel vaccin acheter réellement», renchérit-il. Les deux responsables ont appelé les citoyens à profiter de l?aubaine du poulet à bas prix, durant ce ramadan, car de toutes les façons, une fois dans le four, un poulet rôti à plus 60 degrés Celsius ne présente pas le moindre risque.