Constat n Le théâtre intéresse très peu les étudiants et ce, à défaut de politique de promotion du 4e art au sein des universités. Azeddine Larfaoui, diplômé, en 1985, de l'Institut national des arts dramatiques, et animateur culturel dans les résidences universitaires, déplore l'absence d'initiatives tendant à créer un environnement favorable à l'expression culturelle dans ses différents domaines, notamment au plan de l'activité théâtrale. «A ce jour, il n'y a pas de festival du théâtre universitaire», déplore-t-il, ajoutant que, hormis les rencontres ponctuelles et improvisées ou les journées commémoratives, il n'existe pas chez nous, comme en Tunisie à titre d'exemple, des rencontres du 4e art. «Nous avons organisé, en 2000, un Festival du théâtre universitaire, mais depuis il n'y a pas eu de suite ; en outre, pour démontrer qu'en Algérie il n'existe pas de traditions culturelles universitaires, sur les 121 résidences universitaires qui sur le territoire national, seule une quinzaine de campus a participé à ce festival», se désole-t-il. Il semblerait, selon Azeddine Larfaoui, qu'il y ait un désintéressement total de part et d'autre et que les étudiants et les autorités n'affichent aucun penchant pour pareils rendez-vous. «Mon but, à travers mon action, consiste à créer des traditions universitaires (au plan culturel, notamment théâtral) et entrer dans des mouvements culturels internationaux», souligne-t-il. Outre ses activités au sein des campus, Azeddine Larfaoui se consacre à la mise en scène. Après Le Petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry, une pièce qu'il a présentée en 2000 lors du festival du théâtre universitaire, il renouvelle l'expérience avec Le Dialogue des cœurs qui sera présentée le 1er juillet à 14 heures à l'hôtel El-Aurassi. «La pièce met en scène l'Emir Abdelkader et l'abbé Jacques Suchet», explique-t-il. Et d'ajouter : «Ce ne sont pas ces deux personnages qui m'intéressent ou justifient mon choix thématique, mais c'est bien cette relation qui a mis en contact deux hommes de culture et de religion différentes. C'est le dialogue interculturel et interreligieux né de cette rencontre entre les deux hommes qui m'a poussé à mettre en scène cet épisode de notre histoire.» En effet, la rencontre entre l'Emir Abdelkader et l'abbé Jacques Suchet avait un objet humanitaire : l'échange de prisonniers. «L'Emir fait preuve d'humanité envers des prisonniers français venus lui prendre son pays. A ses yeux, les droits de l'homme sont une priorité. L'Emir respecte les droits des prisonniers français et se révolte lorsqu'il découvre des exactions. Il permet les interventions de l'abbé Jacques Suchet qui veut apporter des lettres des familles et des médicaments. Il veille à préserver la dignité humaine des prisonniers», dit Azeddine Larfaoui, tout en remerciant Monseigneur Henri Tessier, archevêque d'Alger, qui lui a permis d'accéder aux archives (lettres) pour écrire sa pièce.