Cela s'est passe un jour A la recherche de l'Atlantide 8e partie Résumé de la 7e partie n Les sources antérieures à Platon ne font pas référence à l'Atlantide, mais évoquent des îles et des villes d'une richesse qui rappelle le continent disparu. Un autre contemporain de Platon et d'Hérodote, Thucydide (460-400 avant J.-C.), évoque, à propos des tremblements de terre, une île «dans le voisinage d'Atlanté» (l'océan Atlantique), une île qui a été engloutie par les flots. Mais il ne dit rien de cette île ni de ses habitants, sinon qu'ils ont disparu dans la mer. Pour retrouver des traces plus anciennes de l'Atlantide, les chercheurs se sont tournés vers l'Egypte : c'est après tout dans ce pays que Solon a recueilli l'histoire de l'île disparue. Mais aucun manuscrit égyptien ne vient confirmer ce récit, aucune référence aussi à une île appelée Atlantide. Des atlantologues passionnés ont soutenu que de tels textes ont existé, mais qu'ils ont disparu lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. D'autres pensent que des documents de ce genre se trouvaient au musée de Saint-Pétersbourg, mais qu'ils ont disparu lors de la révolution russe. On évoque notamment un papyrus relatant une expédition organisée par un pharaon de la IIe dynastie pour retrouver les traces de l'Atlantide, disparue déjà à cette époque, mais dont le souvenir était encore vivace. L'expédition dura cinq années et revint bredouille, sans avoir rien rapporté ! Il reste qu'on ne peut pas accorder grande foi à l'existence de tels documents. Aujourd'hui, cependant, on ne désespère pas de trouver les textes que l'on cherche, l'Egypte antique n'ayant pas révélé tous ses secrets, de nombreuses tombes, avec des inscriptions, restent sans doute à découvrir... Le texte de Platon est donc, pour le moment, la plus ancienne référence à l'Atlantide. Dès l'Antiquité, ce texte a été abondamment étudié, certains admettant l'existence de cette île mystérieuse, d'autres la réfutant, la rangeant au rang des légendes, des fables utilisées pour illustrer des idées philosophiques. Il est vrai que ce genre de récit — histoire de pays et de peuples heureux, devenus malheureux pour avoir cédé aux passions — était courant dans la littérature antique et s'est perpétué sous la forme du mythe du bon sauvage corrompu par la civilisation. Aristote, qui était pourtant le disciple de Platon, et à qui le Timée s'adressait, a été le premier à contester l'existence de l'Atlantide. D'une phrase sarcastique, il écarte comme invraisemblable le récit que son maître rapportait et qu'il considérait comme vrai : «Celui qui créa l'Atlantide (c'est-à-dire Platon) le détruisit aussi.» Aristote considérait sans doute l'histoire comme une simple illustration de la cité idéale chère à Platon et que l'immoralité et la mauvaise gouvernance ont fini par ruiner. Ses sarcasmes s'adresseraient alors non pas à Aristote, mais à ceux qui, prenant au pied de la lettre Platon, soutenaient que l'île avait réellement existé. Cependant, niant l'existence de l'Atlantide platonicienne, Aristote évoque, dans une de ses œuvres, une grande île de l'Atlantique à laquelle les Carthaginois donnaient le nom d'Antilia. Il ne donne aucune autre précision sur cette île, qui ne semble pas avoir connu le sort de l'Atlantide. A suivre