Asma était manifestement une femme sensible et dévouée. Elle et son mari travaillèrent extrêmement dur jusqu'à ce que leur situation s'améliore progressivement. Cependant il arrivait qu'Az-Zubayr la traita durement. Un jour, elle alla s'en plaindre à son père. Il lui fit cette réponse : «Ma fille, fais donc preuve de patience, car si une femme a un époux vertueux et qu'elle ne se remarie pas après sa mort, ils seront de nouveau réunis au Paradis.» Az-Zubayr finit par devenir un des hommes les plus riches parmi les Compagnons, mais en aucun cas cela ne remit en question les principes d'Asma. Son fils Al-Mundhir lui envoya une fois une robe très élégante, faite d'une étoffe coûteuse et raffinée. Asma, devenue aveugle, dit en touchant le tissu : «C'est affreux. Rends-la lui.» Al-Mundhir en fut bouleversé et dit : «Mère, elle n'est pourtant pas transparente.» «Elle n'est peut-être pas transparente, rétorqua-t-elle, mais elle est trop étroite et laisse deviner les pourtours du corps.» Si les événements et aspects de la vie d'Asma cités ci-dessus pouvaient être oubliés, sa dernière rencontre avec son fils Abdullâh devrait rester l'un des moments les plus mémorables du début de l'Histoire de l'Islam. Lors de cette rencontre elle montra l'acuité de son intelligence, la fermeté de sa résolution et l'intensité de sa foi. Abdallah aspirait au califat après la mort de Yazîd Ibn Mu`âwiyah. (à suivre...)