Vigilance A la veille du ramadan, l?Ireef (contrôle des fraudes) a procédé à la destruction d?une grande quantité de viande congelée impropre à la consommation et qui allait être écoulée par des commerçants malhonnêtes. L?Association de défense et de promotion de la santé du consommateur (Adpsc) de Annaba vient d?adresser un rapport aux APC d?El-Hadjar et d?El-Bouni demandant la mise en place immédiate de générateurs électriques dans les boutiques de viande congelée, ces deux communes subissant de fréquents délestages. Mais les très nombreux clients qui font la queue devant les boutiques de viande congelée semblent ignorer les risques encourus, si un commerçant n?observe pas scrupuleusement les conditions de transport et de stockage de ces produits très périssables. Seuls les prix les intéressent. «Si ce n?était pas bon pour la santé, on l?aurait su depuis le temps qu?on mange cette viande.» «J?en consomme un morceau et je recongèle le reste», dit une vieille femme, sans savoir qu?elle commet là un acte qui pourrait avoir des conséquences très graves sur sa santé, car ce que ne dit pas le commerçant, c?est qu?il ne faut jamais recongeler une viande dont la chaîne du froid a été rompue. «C?est hallal, ça vient d?Australie ! On l?utilise maintenant même pour les mariages !» «Surtout, c?est moins cher.» Un kilo de b?uf coûte 350 DA, le filet 500 DA. Des gens de toutes les catégories sociales se pressent dans les petites boutiques de viande congelée. Certains font la queue devant la boutique de la rue Benamiour tôt le matin, avant même l?ouverture du magasin. De gros morceaux bleuâtres sont pesés et ensachés. Paradoxalement, la viande congelée hachée est d?un rouge vif. «Elle doit certainement subir une séance de coloration, dit une femme, ce n?est pas normal.» Mais elle en prend quand même pour 100 DA, «un gros morceau comparé à celui de la viande fraîche». Le commerce de la viande congelée marche si bien que les boutiques poussent tels des champignons.
