Rapports n Parler du FMI, de la Banque mondiale et de l'OMC en Algérie, c'est évoquer des relations à la fois sereines et tumultueuses. Ces institutions internationales ont fait irruption dans la réalité algérienne aussitôt que l'Algérie s'est trouvée en pleine crise économique durant les années 1980. Le poids de l'endettement, l'effondrement de la monnaie, la chute de la croissance et l'appauvrissement des populations sont des facteurs qui expliquent plus ou moins l'intervention de ces organisations mondiales en Algérie. Notre pays devait les contacter et solliciter leur aide afin de mener à bien ses réformes. La première intervention du fonds monétaire international en Algérie remonte au 31 mai 1989, où il y a eu la signature du premier accord financier d'une valeur de 560 millions de dollars. Cet accord devait être suivi par d'autres conventions portant sur des aides financières afin d'assister l'Algérie dans ses difficultés financières. A la même période, la Banque mondiale signait son entrée dans un pays qui était confronté à une cessation de payement en raison de l'impact négatif du choc pétrolier de 1986. Le gouvernement algérien de l'époque n'avait pas d'autre issue que de négocier des prêts pour les secteurs économiques mis à mal par l'échec des premières réformes entreprises au lendemain des années 1980. Donc, c'est en 1988 que l'Algérie et la Banque mondiale aboutissaient à un accord portant sur des financements assortis, bien sûr, de conditions draconiennes. Mais, c'est durant les années 1990 que les algériens découvrent stupéfaits les retombées d'une telle intervention. La politique d'ajustement structurel avait conduit l'économie algérienne au-devant d'un précipice. Les effets se sont traduits par des compressions massives du personnel des entreprises publiques, un chômage, de plus en plus, endémique, une pauvreté rampante suivie d'une dégradation des conditions de vie. Tout cela, ajouté à un terrorisme violent n'épargnant personne et mettant le moral des algériens au plus bas. Dans ces circonstances, certains partis politiques, ONG et syndicats, manifestaient leur désapprobation de cette politique «coûteuse» pour le pays. Les citoyens ne saisissant pas la portée et les objectifs de ces institutions internationales dans leur logique froide en voyant mal «le diktat de ces faucons» sur un pays qui était déjà perturbé intérieurement. Dès lors, les Algériens assimilaient le FMI et la Banque mondiale, à des «suceurs de sang» ou à des «monstres de la pauvreté» et autant de sobriquets qui traduisent tout le ras-le-bol des citoyens.