Menacé de dépopulation par sa faible natalité, le Japon se prépare, sans le dire ouvertement, à ouvrir davantage ses portes à une immigration triée sur le volet. Relativement homogène sur le plan ethnique et culturel, avec à peine deux millions d'étrangers sur son sol (1,6% de la population), la société japonaise rechigne à toute arrivée massive d'étrangers, vue comme une menace pour son identité. Mais la natalité catastrophique du pays (1,32 enfant par femme) a relancé le débat sur l'immigration. Peuplé de 127 millions d'habitants, le Japon ne compterait en effet, au rythme actuel, que 100 millions d'habitants en 2050 et 64 millions d'ici à 2100, selon les projections. Le gouvernement prépare deux réformes des conditions d'accueil des étrangers. Dans des «recommandations sur l'acceptation de travailleurs non-japonais» publiées en mars 2007, l'organisation du grand patronat japonais souligne que le Japon va vite manquer «de personnels qualifiés dans la santé, l'agriculture, l'industrie, la construction et la fabrication des machines». Il juge donc «essentiel que le Japon accueille davantage de travailleurs étrangers». Il donne en exemple un accord de partenariat économique signé en 2006 entre le Japon et les Philippines qui, outre des clauses commerciales, a prévu la venue dans l'archipel de travailleurs philippins. Un accord du même type a depuis été signé avec l'Indonésie.