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Histoires vraies
A propos d?une cause (2e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 12 - 2003

Résumé de la 1re partie Bertha, meurtrière à 21 ans. Elle est racontée par sa mère au cours du procès.
«C?était une adolescente, enfin une créature étrange. Je ne l?ai jamais comprise. Vous comprenez, nous avions honte, son père et moi. Il était dur de l?aimer. Elle était égoïste, autoritaire, aigrie même. La maladie en était peut-être responsable, mais aux pires moments de faiblesse, alors qu?elle tenait à peine debout, je l?ai vue piquer des colères si violentes, qu?elle faisait peur. Elle ne se connaissait plus, et j?étais obligée de l?enfermer dans sa chambre.
? Quelles étaient les raisons de ses crises de colère ?
? Je l?ignore, monsieur le président. Nous faisions tout pour elle?
? Accusé, pouvez-vous répondre ?»
Les yeux de la foule et des jurés se tournent avec avidité vers la civière où gît Bertha. Un peu redressée, la tête soutenue par un énorme oreiller, la jeune fille a l?air perdu dans des pensées qui n?ont rien à voir avec son procès. Une créature étrange, a dit sa mère. C?est vrai. Bertha est laide. Irrémédiablement. Un corps maigre, un cou décharné et un visage qui paraît énorme, aux traits épais, au regard noir, insoutenable. Elle ne répond pas immédiatement.
«Accusée, je répète la question, quels étaient les motifs de ces crises de colère envers vos parents ?»
La voix de Bertha est rauque, mais puissante. Etonnante, venue de ce petit corps malingre. Le ton est sans réplique : «Ils m?empêchaient de vivre !»
La mère fond en larmes et regagne sa chaise. Le juge doit maintenant poursuivre l?interrogatoire de Bertha. Car elle est seule à pouvoir témoigner pour cette période de son existence. A dix-sept ans, le médecin l?envoie dans un sanatorium. Il n?est que temps. Les soins familiaux n?ont pas enrayé la maladie. Bertha ne mange pas, jette la nourriture par les fenêtres, et s?épuise en nuits d?insomnie ou en colères délirantes.
«On m?empêchait de vivre», a-t-elle dit. Au sana, elle va vivre. Etre heureuse même, c?est là qu?elle va rencontrer sa future victime. Et c?est là que le public et les jurés font la grimace. Car cette victime est une femme. Et Bertha en tombe amoureuse, jusqu?à la folie.
Au sanatorium, Bertha, qui a dix-huit ans à ce moment-là, se sent libérée de la domination familiale. Elle éclate. De toutes les manières possibles. Elle joue de son physique ingrat et de son caractère dominateur pour impressionner même les infirmières, pourtant habituées aux malades difficiles. Et voilà que le hasard lui attribue comme compagne de chambre une jeune femme, Joyce Dunstan, son amour et sa folie. Joyce est exactement le contraire de Bertha. A vingt-six ans, elle a gardé un visage de collégienne bien nourrie. Avant d?atterrir dans ce sanatorium, elle a passé trois ans à se soigner chez elle, avec son mari. A grands renforts de régimes reconstituants et de repos forcé. Cette bonne volonté n?ayant pas suffi, Joyce doit passer par le sanatorium. Voilà donc cette jeune femme plantureuse et lymphatique, au caractère aimable, qui rejoint, dans la même chambre, Bertha l?agressive, Bertha la dure, la laide, Bertha à la volonté d?acier et aux désirs torturants.
Le président exprime la situation d?une phrase courte et définitive.
«Vous avez terrorisé cette jeune femme, dès son arrivée !
? Je suis tombée amoureuse d?elle, immédiatement. Je l?aimais, je ne lui voulais aucun mal.
? Cet amour était malsain, vous le saviez?
? Rien n?est malsain. Je suis comme ça. Si Dieu m?a faite ainsi, c?est qu?il admet le malsain. Donc ce n?est pas malsain. Je l?aimais, je l?aime encore, vous ne pouvez pas comprendre cela ?
? Je n?ai pas à comprendre cela. Il s?agit d?amour contre nature.
? Et après ?
? Vous avez forcé cette jeune femme. Elle était mariée, heureuse en ménage, vous n?avez songé qu?à la détourner de son bonheur?
? C?est faux, complètement faux. Elle était heureuse avec moi. Elle acceptait tout.
? Elle ne vous aimait pas. Vous le saviez. Il s?agissait là de jeux sordides et immoraux !» (à suivre...)


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