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Littérature
Il était une fois l'Orient…
Publié dans Info Soir le 12 - 03 - 2008

Image n Les Arabes de tout temps ont suscité l'intérêt des Occidentaux et alimenté leur imaginaire.
Mohamed Kacimi, poète, romancier et dramaturge, a présenté, hier, au Centre culturel français, une lecture de textes, voire plutôt de citations portant sur le regard de l'Occident, regard contrasté, exagéré et fantasmé, sur les Arabes, l'Islam, c'est-à-dire sur l'Orient, tout court.
Une flânerie littéraire a été alors proposée au public à travers des textes retraçant, d'une manière objective comme d'une façon critique, la perception que faisait – et fait – l'Europe sur le monde arabe. «Il s'agit d'une balade à travers plusieurs siècles d'imaginaire littéraire», a déclaré l'intervenant. «Je me suis permis de fouiller dans les textes qui racontent et décrivent, depuis l'origine, c'est-à-dire l'Antiquité et jusqu'à nos jours, le regard passionné, passionnel et, parfois, exaspérant sur l'Arabe».
Ce regard où tout défile, «depuis l'admiration béate jusqu'à l'aversion irrémédiable, traduit, voire cristallise, selon Mohamed Kacimi, un rapport malade de désir, un rapport conflictuel». Il a, ensuite, expliqué que l'idée d'une telle recherche a été motivée par «l'hystérie collective qu'a connue la société occidentale, notamment après la première guerre du Golfe» et de relever que «la société occidentale se ferme aujourd'hui et se replie davantage sur elle-même.»
Le conférencier a entamé son intervention en donnant une définition du mot «arabe». «Le vocable «arabe» a, au fil des siècles, évolué, d'un dictionnaire à l'autre ; chacun donnait une définition différente et selon le contexte historique. Ainsi, au XVIe siècle, le mot «arabe» avait pour sens «homme avide d'argent», alors qu'au XVIIe siècle, il avait pour définition «avare et usurier, cruel et tyran».
L'arabe avait aussi pour définition corsaire. Au XIXe siècle, l'Arabe se mue en un homme qui prête son argent pour un intérêt substantiel. Le mot arabe se révèle alors un substantif rempli de dureté, portant ainsi en lui le rapport conflictuel entre l'Orient et l'Occident. Mohamed Kacimi a, ensuite, indiqué que le mot «arabe» disparaît, au XXe siècle, du dictionnaire, notamment avec la célébration du centenaire de la colonisation de l'Algérie. «Au moment où l'Arabe disparaît du dictionnaire, le désert y jaillit», a souligné le conférencier, ajoutant que c'est à ce moment-là que l'Arabe devient «une figure de l'incarnation de l'altérité». Déjà, dans l'Antiquité, les Arabes occupaient l'imaginaire des Européens. «Les Arabes apparaissaient pour les Européens comme un peuple des confins, étrange, agressif, lié à la guerre», a-t-il fait savoir, relevant, ensuite, qu'«il y a cependant très peu de place pour le Maghreb qui, lui, tombe dans le flou. C'est le Moyen-Orient qui est évoqué par la littérature.» Ainsi, les définitions sur les Arabes se multiplient et se stréotypent au fil des siècles, créant alors un imaginaire coloré, fantasmé, contrasté…
l Si certains regards se montraient fermes, rigides, acharnés et incisifs comme celui de Ernest Renan qui, considéré comme le précurseur de l'islamophobie, disait que l'Europe ne peut se faire que si elle expurge l'Islam et la culture arabe de la Méditerranée, il se trouve qu'un autre point de vue, plus clément, précis et objectif venait s'organiser autour du monde arabe. Ainsi, «Diderot parlait de l'Islam d'une façon précise, objective, voire érudite», a relevé le conférencier, ajoutant : «Au XIXe siècle, et avec les romantiques, la vision portée sur le monde arabe se scindait en deux : il y avait des auteurs, ceux, à l'exemple de Chateaubriand ou de Alfred de Vigni, qui nourrissaient une aversion, un rejet viscéral pour l'Arabe et l'Islam, alors qu'il y avait ceux, en revanche, qui se passionnaient pour l'Orient. Ainsi, Stendhal s'écriait en 1822 : «J'aimerais mieux être Arabe du Ve siècle qu'un Français du XIXe siècle.» Pour Lamartine, l'Islam était moral et charitable. Flaubert, quant à lui, s'inscrivait dans un rapport de réalisme, dans un esprit critique et parfois même amusé avec l'Orient. Il ne fabriquait pas un Orient selon son imaginaire, il ne le brodait pas non plus. Mais en même temps, et paradoxalement, il demandait de raser La Mecque pour mettre fin au fanatisme. Plus tard, le général De Gaule disait que les Arabes sont un peuple qui a un caractère généreux et romantique.» Mohamed Kacimi a, en outre, précisé que «le seul reproche fait à l'Islam considéré comme contraire à la vérité chrétienne, c'est qu'il soit une religion de la sensualité, de la volupté, de la luxure ». Et de poursuivre : «En dépit de ces clichés, les auteurs reconnaissaient néanmoins l'apport des Arabes dans la culture et le développement des sciences. Ils leur attribuent une insigne distinction.»


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