C'est surtout chez les nomades que le cheval jouit de la meilleure réputation. Il a droit à tous les soins, comme un membre de la famille et parfois davantage : il mange et boit avant les autres et quand il est malade ou blessé, on le soigne avec amour. Certains personnages légendaires sont célèbres pour leurs chevaux. C'est le cas de Dhiyâb al Hilalî dont la jument, Khadra est invincible à la course. Selon la légende, il la nourrissait de lait de chamelle et, à sa mort, il l'a recouverte d'un linceul de soie et il a sacrifié en son honneur quatre-vingt-dix chamelles ! Le poulain, destiné à devenir un coursier, est, lui aussi, entouré de tous les soins. Dans les groupes où le cheval joue encore un rôle, il est l'objet de toutes les attentions et il occupe une place de choix dans les familles : en cas de famine ou de sécheresse, il est le premier à être nourri et abreuvé. Le cheval intervient souvent dans les contes : il est la monture favorite des héros qui combattent leurs adversaires, montés sur leurs chevaux. Le tapis volant des contes orientaux est parfois remplacé par un cheval ailé ou du moins un cheval «aussi rapide que l'éclair». Ces chevaux rappellent le Bouraq, le cheval ailé sur lequel le Prophète a effectué, par l'esprit, son voyage nocturne.