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Histoires vraies
Sous les rosiers jaunes (3e partie)
Publié dans Info Soir le 08 - 01 - 2004

Résumé de la 2e partie Maria Van Beck est allé voir le capitaine. Elle tend le papier bleu. Elle ne sait plus que dire, comment faire pour raconter ?
Pierre était couché sur le ventre comme à son habitude, et mon petit Jean dormait comme un ange. Je le revois encore, ses petits poings serrés sur le drap. Il souriait toujours en dormant. Alors je suis redescendue me coucher. Je dors toujours en bas. La maison est petite, il n?y a qu?une chambre à l?étage. J?ai mis le réveil à cinq heures comme d?habitude, pour le premier train de cinq heures trente. Et puis je me suis endormie. J?étais fatiguée. J?avais fait la lessive et le jardin, mon dos me faisait mal. Vers le matin, je me suis réveillée bien avant la sonnerie. Quelque chose était bizarre. C?était une odeur. Une odeur de brûlé. J?ai couru dans la cuisine d?abord, mais ce n?était pas là, c?était en haut, au premier, dans la chambre des enfants».
Maria Van Beck s?interrompt un moment, le visage crispé sur un souvenir douloureux. Le capitaine de gendarmerie la regarde, puis ose poser la question. «Il y avait le feu ?»
Elle fait «oui» de la tête d?abord, sans pouvoir parler, puis se reprend très vite.
? J?ai d?abord vu le berceau de Jean. Tout avait brûlé autour de lui, l?oreiller, les draps, la couverture, ça s?était consumé presque sans flammes. Ses vêtements aussi, et lui, il était tout noir. Il était mort, monsieur. Il ne respirait plus, son c?ur ne battait plus. Je l?ai secoué, je l?ai mis sous l?eau froide, j?ai soufflé dans sa bouche, mais il était mort.
? Et votre deuxième fils ?
? Il dormait dans son lit. La fumée ne l?avait pas atteint vraiment. j?ai essayé de le réveiller, mais il grognait. Il était un peu intoxiqué, sans plus. Alors j?ai ouvert la fenêtre. Je pleurais, je ne savais plus quoi faire, et c?est là que j?ai compris ce qui s?était passé. Au pied du lit de Pierre, il y avait une boîte d?allumettes renversée, et par terre, des morceaux de papier brûlés. Il avait joué avec, dans la nuit, sûrement. Je suppose qu?il s?est réveillé après le passage du train de vingt-deux heures trente. Peut-être ne dormait-il pas quand je me suis couchée. En tout cas, il était descendu à la cuisine, et il avait pris les allumettes sur la cuisinière. Il a dû se rendormir en jouant. Il y avait du papier brûlé sous le berceau de son frère, et le feu avait pris au volant d?organdi».
Maria Van Beck semble revoir des images terribles, et le capitaine de gendarmerie se racle la gorge avant de demander : «Si je comprends bien, madame, votre fils Jean est mort à l?âge de dix-huit mois ?
? Oui, monsieur, c?est ça. Il avait dix-huit mois, c?était un bébé, un bébé?
? Alors cette convocation est une erreur de nos services, c?est ça ?
? Non, monsieur. C?est normal, vous ne pouviez pas savoir.
? Mais il a dû se passer quelque chose, je vais faire une enquête. C?est une histoire de mention à l?état civil, sûrement ! On a dû omettre de porter le décès, il n?y a pas d?autre explication.
? Si, monsieur, il y en a une. C?est moi qui n?ai pas déclaré la mort de mon bébé.
? Comment ? Mais pourquoi ?
? Oh ! c?est simple, monsieur. Très simple. Quand j?ai réussi à réveiller mon fils aîné Pierre, il s?est mis à pleurer en voyant son frère. Il n?avait que trois ans vous savez, il ne comprenait pas. Il disait : «Maman, il est malade, Petit Jean ?» Alors, je l?ai consolé. Je lui ai dit que ce n?était rien, et que son frère allait bien. Je l?ai vite emmené dans mon lit, je lui ai fait boire un lait chaud. Et il s?est rendormi. Ensuite, j?ai réfléchi, je me suis dit : «Pierre est responsable de la mort de son frère, mais à quoi cela sert-il qu?il s?en rende compte ? A trois ans, on ne sait pas ce qu?on fait, n?est-ce pas. On ne sait même pas ce que c?est que la mort. Il ne fallait pas qu?il grandisse et qu?il vive en portant le poids de cette chose-là.» (à suivre...)


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