Urgence n L'Algérie est appelée à diversifier ses produits d'exportation et l'Etat doit être ce régulateur pour lever les entraves rencontrées par les exportateurs. «Pour exporter, il faut produire et pour produire il faut créer des vraies entreprises compétitives et c'est à l'Etat d'assurer les conditions adéquates et d'accompagnement pour les opérateurs économiques afin de leur faciliter la tâche de commercialisation de leurs produits et leur installation à l'étranger. Malheureusement, ce n'est pas le cas chez nous.» C'est là le constat de plusieurs chefs d'entreprises algériennes réunis, hier, au siège de l'Algex, à Alger, pour débattre des causes de la faible exportation de leurs divers produits en hors d'hydrocarbures. Issad Rebrab, le P-DG de Cevital, premier groupe économique exportateur actuellement dans le pays, a estimé que «les pouvoirs publics n'avaient pas encore une vision et une politique claires pour encourager les opérateurs économiques afin de leur permettre de se positionner sur l'échiquier international». De son côté, le président du Conseil national du Forum des chefs d'entreprises, M. Bensassi, a évoqué les pertes de change que subissent les exportateurs dans le commerce extérieur . Bien que l'Etat ait réduit les taxes douanières à 50 % pour les patrons voulant exporter leurs produits, néanmoins les opérateurs économiques trouvent de grandes difficultés pour éviter ces pertes de change dues essentiellement à la dévalorisation du dinar. Les chefs d'entreprises continuent à payer un prix élevé les intrants. Pour Rédha Hamiani, président du Forum des chefs entreprises, «l'augmentation excessive de la facture d'importation qui enregistre plus 25 % d'augmentation chaque année et la faible exportation des produits hors hydrocarbures représentant à peine 5 % des exportations, sont autant de facteurs qui doivent secouer l'attention des pouvoirs politiques. Ceux-ci devront prendre des décisions réelles et créer un climat favorable pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. Selon lui, «la volonté politique et le dialogue entre les décideurs politiques et les hommes d'affaires permettront de déboucher sur une solution aux problèmes rencontrés sur le terrain». En allant plus loin dans sa réflexion, M. Hamiani a souligné l'absence même d'une culture d'exportation chez nos responsables. La cadence des importations qui ont connu une augmentation de 35 % en 2007 pourra mettre l'Algérie en difficultés à l'horizon 2011 et 2012. Pour sa part, le président de l'Agence pour la promotion des exportations (Algex), M. Bennani, a demandé à ce que les entraves administratives soient éliminées pour encourager nos opérateurs. «L'Etat algérien doit être un Etat régulateur. Il faut réviser des textes de lois qui ne sont pas pratiques et en contradiction avec l'orientation économique du pays, la loi n'est pas le Saint Coran ,nos dirigeants sont censés nous consulter avant de prendre des décisions économiques, il faut que nos propositions soient acceptées, ce qui n'est pas le cas pour le moment», a-t-il estimé.