Finalité n Garantir une consommation de 6,5 kg de poisson par an pour le citoyen algérien, selon le seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est l'objectif du secteur de la pêche et des ressources halieutiques. Actuellement l'Algérien ne consomme en moyenne que 5,5 kg/an de ce produit important pour la santé. Disposant de 1 200 kilomètres de côtes en mer Méditerranée et une production nationale de 220 000 tonnes/an sur une biomasse évaluée à 600 000 tonnes, le pays est incapable de couvrir ses besoins de consommation en produits halieutiques. Selon Mme Rabiaâ Zerrouki, directrice de la pêche et des ressources halieutiques à la wilaya d'Alger, intervenue, hier, au forum de la radio El-Bahdja, ce déficit s'explique par le fait que l'Algérie ne peut pas dépasser sa capacité de production actuelle limitée à 220 000 tonnes/an. Car au-delà de cette production «c'est l'alerte», faisant allusion au risque lié à la dégradation et la surexploitation de ses ressources. «L'Algérie est parmi les 20% des pays respectueux du code international de conduite pour une pêche responsable adoptée par la FAO», a fait savoir Mme Zerrouki. Cette limitation s'explique également par le caractère semi-ferme de la Méditerranée, un plateau continental exigu et une mer accidentée, ne permettant pas d'avoir une bonne production. L'invitée du forum a évoqué la démographie croissante et le développement d'une chaîne de transport et de froid, rendant l'accès facile à ces produits dans toutes les wilayas, deux facteurs augmentant la consommation et expliquant aussi ce déficit. Ce dernier est donc à l'origine de la hausse constante des prix du poisson devenu «un produit de luxe» inaccessible pour les bourses moyennes. Ainsi, pour atteindre les 6,5 kg/an et par habitant, le développement de l'aquaculture est la meilleure alternative. Mme Zerrouki a indiqué que la production nationale aquacole est passée de 250 tonnes en 1999 à 2 700 tonnes en 2008. «Le pays dispose de huit fermes aquacoles et d'autres vont entrer en production prochainement», a-t-elle ajouté. Elle a souligné également que plusieurs projets, notamment des instituts de formation, des écoles spécialisées dans ce domaine, un laboratoire de contrôle de la qualité des produits et d'autres infrastructures, sont inscrits au programme du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. De plus douze halles à marée seront créées dans un proche avenir au niveau national. Ces actions visent, à l'horizon 2020, la valorisation et la redynamisation du secteur ainsi que l'augmentation de la production. Par ailleurs, le ministère de tutelle a mis en place un système de surveillance des navires par satellites, le VMS, pour mettre un terme à la pêche anarchique et irrégulière. Ce système vient conforter la police de la pêche et les gardes-côtes qui veillent à la protection et à l'exploitation rationnelle des ressources halieutiques du pays.