«Les gens parlent des autres équipes, mais ils ne les ont jamais vu jouer. Ils pensent qu'on est les meilleurs. Cela m'agace de temps en temps. S'ils pensent qu'on peut passer, qu'ils prennent ma place ! Il n'y a aucun problème !» On ne va pas dire que Coach Vahid y va avec le dos de la cuillère. Une déclaration faite lors d'une longue interview accordée à la chaîne de télévision France 24 lundi dernier. Trop de déclarations faites par ci par là qui ont fini par agacer l'ancien entraîneur du Paris Saint Germain. Certains pourront prendre ses dires pour des propos défaitistes ou des excuses avancées pour préparer le terrain à une nouvelle éventuelle déroute sur les terres brésiliennes. Seulement, en deux ans et demi, le successeur de Benchikha n'a jamais essayé de justifier ses échecs dont le plus marquant lors de la CAN-2013 et l'élimination du premier tour : «Je suis venu en Algérie pour qualifier la sélection à la CAN-2013 et en Coupe du Monde. Je pense que j'ai atteint mes objectifs et ceux fixés par la Fédération algérienne de football (FAF).» Dans ce sillage, il a tenu à affirmer : «Je me contente de faire mon boulot et préparer le groupe pour cette compétition qui est plus relevée. Est-ce que nous seront prêts d'ici là ? On verra bien». En tout cas, ce qui est certain, le driver des Verts, qui pense que «la vérité dérange et gène pas mal de personne», ne veut pas «mentir au peuple algérien» mais il a tenu à rassurer : «Je sais ce que je suis en train de faire, mon président (M. Mohamed Raouraoua ndlr) est satisfait de mon travail et nous avons de bons rapports, mais si nos avis divergent sur certains sujets c'est tout à fait normal.» Un caractère bien trempé qu'a l'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire. Salomon Kalou, qui a évolué sous ses ordres en 2010, l'a souligné quand il a évoqué les chances de notre équipe nationale dans la CDM : «Je pense que l'Algérie aura son mot à dire, Vahid est un grand technicien et je sais qu'il va mener l'Algérie au plus haut.» Pour revenir à l'entretien, V.H. n'a pas caché ses rapports «délicats» avec la presse algérienne : «Quand j'ai lu certains articles avant la rencontre face au Burkina Faso, j'avais honte de tout ce qui avait été dit. Notre qualification a pu déranger certains qui n'auraient pas manqué l'occasion pour nous tomber dessus si on avait été éliminés.» Aussi, beaucoup de choses ont été dites à propos de l'organisation des trois matchs amicaux pour préparer le rendez-vous quadriennal. Le refus de jouer face au Portugal après avoir donné l'accord dans un premier temps, le choix des adversaires et les dates des rencontres. A ce propos, le premier responsable de la barre technique de l'EN a justifié que c'est plus un problème de «calendrier de joueurs et de disponibilité de l'ensemble du groupe» qu'autre chose. Après avoir réalisé l'essentiel, qui était de placer les Fennecs parmi les 32 nations qui animeront la plus prestigieuse messe footballistique, Halilhodzic doit se concentrer un peu plus sur cette importante échéance qu'il prendra, indubitablement, le soin de bien préparer comme à son habitude. La sérénité est un élément vital. Adulé par le public, le Bosnien sait qu'il peut compter sur l'appui et l'apport indéfectible des Algériens. Quelle que soit le parcours et l'issue au Brésil, il faudra qu'il laisse sa place propre comme son travail. Les mauvaises interprétations, ça a été toujours le fort de certains cercles. Des propos plus modérés ne tueraient personne. V.H a-t-il raison de procéder de la sorte? On en reparlera après ce premier tour du Mondial à la base de toutes les spéculations et de frictions qu'il faudra régler en leur temps, non sans oublier que, depuis la qualification des Verts et le tirage au sort, rien ne devrait compter plus que la préparation. Elle comptera quand il faudra passer aux choses sérieuses : relever le défi d'un groupe dont ils connaîtront la difficulté une fois la compétition lancée. M. T.
