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Culture «fast-food» et déculturation
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Publié dans La Tribune le 12 - 02 - 2014

Pourquoi le Boléro de Maurice Ravel qui a été composé en 1928, fait-il toujours recette ? Pourquoi les poèmes d'El Moutanibi (915-965) sont-ils à ce jour déclamés et étudiés ? Pourquoi les pièces L'Jouèd ou Babor Gh'raq font-elles encore parler d'elles ? La réponse est la même pour les trois questions : parce que leurs auteurs et créateurs étaient tout simplement des génies, des artistes au sens réel du terme, parce que ces productions se sont imposées par la haute qualité de leur conception, qui a su conquérir les publics les plus exigeants, de différentes générations, malgré le passage du temps et l'absence de ces vecteurs de transmission et de diffusion dont disposent les concepteurs de produits culturels aujourd'hui.
Mais, hormis quelques rares exceptions, on ne peut pas en dire autant de leurs productions. On dit en économie que la mauvaise monnaie chasse la bonne. C'est tout aussi vrai en art et culture. On ne parle plus de tubes de l'été, mais du mois, voire du jour. Les albums pleuvent. On n'arrive plus à mémoriser les noms des chebs, chabbate ou groupes «stars» du jour. Mais c'est bien le diable si t'arrives à trouver dans cet amoncellement un CD où le chanteur respecte la gamme, où la musique n'est pas le produit d'un ordinateur et où ressort un rien de recherche et de créativité. Pourtant, c'est cette musique qui tourne en boucle dans les radios nationales et les têtes des jeunes algériens. Même topo pour le cinéma. Le box-office change chaque semaine avec l'entrée de plusieurs productions cinématographiques alors qu'il y a à peine 50 ans la durée de vie d'un film se comptait en mois et années. Que dire alors quand la sortie d'un film devient un événement national, comme c'est le cas en Algérie, et qu'au final il ne tourne pas plus d'une semaine dans uniquement deux ou trois grandes villes parce qu'il n'y a plus de salles de cinéma dignes de ce nom ? Et là on ne parle même pas de la qualité du film ! Que dire du théâtre ? Des pièces ont été déprogrammées faute de public, des jurys de festivals nationaux se sont abstenus d'attribuer le premier prix tant le niveau des pièces était lamentable. Pourtant, on continue à produire parce que les théâtres sont des institutions de l'Etat, qu'ils ont un budget qu'il faut consommer et un programme à remplir. Le livre n'a pas été épargné par cette médiocrité ambiante et généralisée. Le nombre d'ouvrages publiés est inversement proportionnel à celui des lecteurs. C'est la culture «fast-food», insipide, inconsistante, sans goût, éphémère. Ça ne se conserve pas. Ça se consomme chaud pour cacher tout ce qui en fait de la malbouffe, ce poison qui tue lentement, la déculturation.
En fait, il n'y a plus d'échelle de valeurs ni de véritables marchés des arts qui détermineraient la qualité d'une œuvre. Il n'y a pas de revues spécialisées en littérature, cinéma, arts plastiques, théâtre, musique... parce qu'il n'y a pas le lectorat qui est leur raison d'être et leur atout -face aux annonceurs- pour survivre. Tout ce qu'on a c'est un public qui est utilisé comme baromètre indicateur non de qualité mais de consommation. C'est le nombre d'appels, de clics, d'entrées ou de ventes qui décident du podium non la qualité du produit. Combien de chebs n'a-t-on vu élevés au rang de star nationale alors qu'ils n'ont rien fait d'autre que dégosiller des paroles vides sur une musique de synthé et boîtes à rythmes, quand de véritables artistes peinent à trouver un éditeur ? On peut remplacer «chebs» par réalisateurs, auteurs, metteurs en scène... la règle est la même pour tous : on ne réussit pas parce qu'on est artiste mais parce que le public vous a désigné comme tel. Et le public n'étant pas un indicateur de qualité, la médiocrité est devenue reine.
H. G.


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