La candidate du PT, Louisa Hanoune, lors de son meeting, hier à Douéra (Alger), dans une salle bien remplie, s'est montrée très satisfaite de la position adoptée par «les citoyens», en réaction aux appels au boycott de la présidentielle, voire aux manifestations de rue, lancés par d'autres candidats. «Je suis très honorée par cet accueil. Votre forte présence dans cette salle montre votre rejet du complot que des parties actionnées par des organisations étrangères sont en train de fomenter. Votre présence aujourd'hui est un état d'alerte général.» Très critique pour ne pas dire très en colère contre l'autre candidat, Ali Benflis, dont elle s'est refusée de citer le nom, la représentante du PT a accusé son concurrent de faire dans le chantage. «Moi je ne menace pas le pays. Je ne menace pas les chefs de daïras et les walis. Je ne menace pas la souveraineté nationale. Moi, je ne menace pas de sortir dans la rue», des propos, parmi d'autres, qui s'adressent directement à l'ex-chef du gouvernement, Ali Benflis, l'accusant de se mettre au service de parties étrangères pour amener le pays à ce qui est appelé le printemps arabe. Louisa Hanoune affirme, au nom de son parti, des militants et des adhérents, et du peuple algérien, qu'elle ne pardonnera jamais à «ces aventuriers leurs tentatives de mener le pays au chaos». Et d'insister : «Moi, je ne ferai jamais de chantage à mon pays», parce qu'il s'agit réellement, poursuit-elle, de chantage en parlant du candidat Benflis, sans citer toujours son nom. La candidate du PT affirme qu'elle n'a en aucun cas insulté ses concurrents et c'est plutôt «moi qui suis visée par les attaques émanant des partisans de l'ex-chef du gouvernement». Elle accuse les partisans de ce dernier d'avoir essayé d'empêcher son meeting dans une wilaya et d'avoir envoyé des jeunes pour perturber d'autres, dans d'autres wilayas. La sortie de Louisa Hanoune, hier, était aussi une occasion de revenir sur les évènements de Ghardaïa où, hier encore il y a eu un mort et un autre la veille : «Le sang a encore coulé aujourd'hui à Ghardaïa. Ils visent la wilaya et à travers elle le pays. Je compte sur vous les jeunes pour ne pas laisser faire ces aventuriers qui cherchent du mal à notre pays. Nous devons nous mobiliser pour un front interne solide qui fera barrage à toutes les tentatives malveillantes qui viennent de l'extérieur.» Sur un autre plan, la candidate Louisa Hanoune insiste pour mettre les jalons d'une deuxième République qui sera à même de consacrer tous les droits citoyens. «Cette idée de deuxième République était la nôtre. D'autres candidats l'évoquent et la soutiennent. Tant mieux. Cette deuxième République ne veut pas dire la rupture ou l'indépendance mais la consolidation des principes de la lutte de libération nationale.» Mme Hanoune rappelle son slogan de campagne : «Notre slogan de campagne est le courage. Le courage de rompre avec les pratiques du parti unique, les politiques de réformes qui sont un grand échec, le courage d'abroger le code de la famille, de rouvrir les entreprises fermées, instaurer une prime de chômage et une aide pour la location, permettre aux jeunes d'avoir un poste d'emploi stable et permanent, fonder un foyer...», des engagements nombreux pour aider le simple citoyen algérien à mener une vie décente. Par ailleurs, Louisa Hanoune réitère son appel à une révision profonde de la Constitution et des élections législatives anticipées. K. M.
