En dépit de quelques progrès réalisés ces dernières années, la grande distribution semble se développer timidement, en Algérie. Ce créneau représente moins de 0,25% de la distribution au détail de produits alimentaires. En France, il existe 2 000 hypermarchés et 10 500 supermarchés. L'Algérie par contre ne comptait, à fin 2013, que 360 supermarchés et six hypermarchés. C'est dire le retard qu'enregistre le pays dans ce domaine. Dans une déclaration à l'APS, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a fait le point sur cette situation. Selon lui, ce créneau «est dans sa phase embryonnaire». Estimant que la grande distribution est un maillon de grande importance car il participe à la structuration du tissu économique du pays à travers la valorisation de la production nationale, M. Benbada souligne que ce genre d'activités «nécessite des moyens très importants et c'est pour cette raison qu'il est d'ailleurs éligible au code de l'investissement». «L'indisponibilité du foncier, notamment autour des grandes agglomérations, bloque le lancement de plusieurs projets», a souligné encore le ministre. Pour lui, le développement de la grande distribution en Algérie permettra de moderniser le réseau commercial, d'assurer la disponibilité des produits et la stabilité des prix et d'introduire une nouvelle culture de consommation. En plus «c'est un secteur générateur d'emplois, proposant plus d'une dizaine de professions», souligne de sa part Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce. «Dans une économie de marché, l'Etat se désengage complètement de la distribution. C'est au tour des investisseurs privés de se lancer dans les activités de la grande distribution», a-t-il ajouté. Il a indiqué dans ce cadre que les walis ont été saisis pour faciliter l'implantation de ce type d'infrastructures devant améliorer la traçabilité des produits et faciliter la tâche des agents de contrôle. Ainsi, à défaut de voir la grande distribution se développer en Algérie, le petit commerce continue de dominer l'activité de la distribution. D'après le Centre national du registre du commerce (Cnrc), le commerce de détail représente environ 34% de l'ensemble des sous-secteurs du commerce de détail, avec 113 606 magasins (épiceries) et 2 510 superettes. Le secteur de l'alimentation générale figure parmi les activités les plus répandues chez les opérateurs exerçant dans le commerce de détail. En 2012, les estimations des volumes d'affaires du commerce de détail avaient évalué le sous-secteur de l'alimentation générale à 1 630 milliards de dinars, soit 48% de l'ensemble des activités du commerce de détail. Le nombre d'emplois directs global généré par ce secteur est évalué à plus de 450 000. B. A. Activités d'importation : un nouveau délai est accordé aux opérateurs pour se conformer aux nouvelles dispositions Le ministère du Commerce vient d'accorder aux importateurs de matières premières, de produits et marchandises destinés à la revente en l'état un nouveau délai de six mois pour se conformer aux nouvelles dispositions arrêtées l'an dernier par un décret fixant les modalités d'exercice de ce type d'activité, a appris hier l'APS auprès du ministère. En exécution des dispositions du décret exécutif n°13-141 du 10 avril 2013, les opérateurs économiques exerçant des activités d'importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état, sont tenus, à compter du 23 avril 2014, de se faire délivrer un certificat par les directions du commerce de wilaya territorialement compétentes afin d'exercer leurs activités. «Les opérateurs qui n'ont pas pu régulariser leur situation peuvent bénéficier d'une prolongation de six mois pour qu'ils se conforment aux nouvelles dispositions de ce décret», a indiqué à l'APS le directeur d'organisation des marchés, des activités commerciales et des professions régularisées au ministère, Aïssa Bekay. Il a souligné que les services du ministère vont délivrer à cet effet deux types de certificats, un pour les opérateurs ayant réuni les conditions d'exercice, l'autre pour les opérateurs n'ayant pas satisfait toutes les conditions. «L'activité des opérateurs n'ayant pas réuni toutes les conditions pour l'obtention du certificat ne sera pas bloquée. Nous allons délivrer le document pour ces opérateurs, mais c'est à eux de se régulariser dans cette période (de prolongation)» qui s'étalera jusqu'à octobre prochain, a précisé M. Bekay. B. A.