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Faut-il rester l'arme au pied face au terrorisme transfrontières ?
La menace stratégique s'appelle AQMI, MUJAO, Ansar Echari'a, Al Mourab
Publié dans La Tribune le 08 - 06 - 2014

Un quotidien algérien, se basant sur un confrère britannique qui a lui-même relayé un think tank londonien, a évoqué une «guerre secrète» algérienne en Libye. Précisément, des opérations antiterroristes qui seraient menées depuis le 29 mai dernier par des forces spéciales de l'ANP aux côtés de militaires américains et français. Ces affirmations médiatiques ont été vite démenties par le premier ministre, catégorique à ce sujet. Il n'y a pas d'opérations de ce genre, selon Abdelmalek Sellal qui a cependant mis en avant un «contexte géopolitique difficile» et parlé de «bouillonnement» pour évoquer la situation d'instabilité chronique et la menace terroriste à la frontière algéro-libyenne. Fondée ou pas, l'idée même d'opérations de notre armée au-delà de nos limites territoriales -ce qui serait un fait inédit depuis 1962- éclaire sous un nouveau jour le sacro-saint principe de la non-intervention militaire dans un pays tiers. Le principe de non-intervention, soutenu par les idées de non-ingérence et de bon voisinage, a fondé depuis l'Indépendance une véritable doctrine diplomatique dont on retrouve encore l'expression première dans la
Constitution (Art 26 et 28). La loi fondamentale a toutefois confié à l'ANP le soin «d'assurer la défense de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine maritime». En somme, la mission permanente de sanctuarisation du territoire national. Le devoir de protection du territoire implique notamment de rendre toujours plus sûrs les frontières maritimes et terrestres.
De s'adapter donc aux mutations des menaces stratégiques et aux évolutions géopolitiques.Aujourd'hui, l'Algérie fait face à une menace militaire potentielle, de type classique, représentée par le Maroc. Pays qui entretient avec son voisin de l'Est des relations crisogènes, complexes et difficiles. Cette menace militaire, passée à exécution en 1963 avec la «Guerre des sables», structure toujours les outils de défense des FAR et de l'ANP. Désormais, de manière partielle, pour l'armée algérienne, et beaucoup plus encore pour les Forces armées royales. Pour l'Armée nationale populaire, le terrorisme, une menace d'abord endogène et ensuite exogène, a, progressivement, modifié la doctrine de défense nationale. Il a ainsi reconfiguré son système de défense, objet d'adaptations régulières à l'évolution de la menace terroriste à l'intérieur et surtout à l'extérieur de frontières terrestres longues de 6 343 km !
La sanctuarisation du territoire national et l'impératif de sécurisation des frontières, considérés à la lumière de l'évolution de la menace terroriste, de ses aires d'implantation et de déploiement, remet désormais en cause le principe de non-intervention. Se pose également, en des termes nouveaux, la question de l'usage du droit de suite et de poursuite, consacré par la légalité internationale. Face au phénomène de dissémination d'armes létales dans une vaste zone sahélo-saharienne, à partir de l'espace d'instabilité que représente le chaos libyen, faudrait-il alors se cloisonner à l'intérieur de ses frontières en se contentant de compter et de parer les coups ? Et face à la menace terroriste, représentée désormais par les salafistes armés libyens, Ansar Achari'a en Tunisie, AQMI, Al Mulathameen, El Mourabitoune et le MUJAO au Sahel et dans le prolongement de l'Afrique subsaharienne, faudrait-il rester donc l'arme au pied ou se contenter de réponses juste à l'intérieur de nos frontières ?
Pour éradiquer le terrorisme, il faut désormais aller à la source. C'est-à-dire le traquer dans ses bases-arrières à partir desquelles il déploie sa menace. Menace permanente émanant de surcroit d'organisations terroristes fondées sur l'absolu religieux et dont l'objectif est de créer hic et nunc d'autres
Afghanistan au Maghreb et en Afrique subsaharienne. A l'évidence, ce qui s'est crée par la force, ne pourrait être défait que par la force. On ne peut donc rester indifférent, passif ou seulement actif à l'intérieur de ses propres frontières, sachant que la Libye et le Sahel sont devenus les points de rencontre de forces maléfiques venues de toutes parts. Un point de collusion entre narcotrafiquants et militants politiques extrémistes, avec cette fois-ci un fondamentalisme religieux qui dispose d'un vaste territoire, de beaucoup d'argent, et d'armement à profusion. Si on n'y prenait garde, les instables Mali et Libye, pour ne citer que ces deux pays, deviendraient des bases-arrières de formation et d'action du terrorisme international comme le fut
l'Afghanistan avant le 11 septembre 2001.
Si l'Algérie refuse, à bon droit et à juste titre, de voir son territoire polariser le djihadisme d'Aqmi et du Mujao, son souci stratégique de sanctuariser son propre territoire ne la dispense pas pour autant d'un devoir de solidarité que la géopolitique exige. Les impératifs de sécurité, qui dictent à notre pays de sanctuariser son territoire, sécuriser ses frontières, exercer un droit de poursuite et un droit de prévention sécuritaire au-delà de ses limites territoriales, lui dictent même ce devoir de solidarité.
A traduire par une coopération agissante avec tous les pays de l'aire sahélo-saharienne qui est sa profondeur stratégique et son périmètre vital d'extension
sécuritaire. Devoir de solidarité adossé nécessairement à une exigence d'extrême vigilance qui doit l'inciter, plus qu'hier, à sanctuariser encore plus et mieux son territoire. L'expérience a montré à quel point les territoires, au-delà même des frontières, sont interdépendants et interactifs. On l'a constaté, la menace terroriste, exportée initialement d'Algérie vers le Mali et bien au-delà, l'a
déjà frappée à six reprises.
A Tindouf, Ouargla et Tamanrasset. A Cherchell, au cœur même de l'AMIA, le West Point algérien. Elle l'a ensuite ciblée sur le sol malien même, en kidnappant sept de ses diplomates à Gao. Et, surtout, à Tiguentourine, véritable choc sécuritaire, qui est le 11 septembre algérien.
L'Algérie aura donc appris, à ses dépens, que l'observance rigide de principes comme la non-ingérence, la stricte neutralité et l'interdiction d'exercice du droit de poursuite et de prévention sécuritaire est préjudiciable pour ses intérêts stratégiques et sa sécurité. Elle a donc beaucoup payé pour le savoir. Un proverbe chinois définit bien ce que géopolitique veut dire lorsqu'il dit «qu'il ne peut pleuvoir chez le voisin sans que l'on ait les pieds mouillés chez soi». Un proverbe belge dit, lui, que «celui qui n'est pas content de son voisin recule sa maison».
N. K.


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