Le président du Conseil d'affaires algéro-grec, M. Abdelkader Ezzraimi, a déclaré que «l'examen de l'état des relations économiques et commerciales entre nos deux pays montre que nos échanges ne reflètent pas la volonté politique qui existe entre nos deux pays». Ces propos ont été tenus à l'ouverture d'une rencontre, organisée hier par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), qui vise à mettre en relation d'affaires des opérateurs grecs avec leurs homologues algériens. M. Ezzraimi, qui est également P-dg du Groupe SIM, a souligné que la réunion a pour objectif «le renforcement de la coopération économique et commerciale engagée entre nos deux pays depuis fort longtemps mais qui n'a pas atteint le niveau requis et ce en dépit de tous les efforts consentis notamment au niveau politique». Pour appuyer ses dires, M. Ezzraimi a avancé des chiffres qui font état d'un volume d'échange qui a atteint seulement 887,174 millions de dollars en 2012, dont 526 millions de dollars en importation et 360,264 millions d'exportations. En 2013, les échanges ont connu une légère hausse se fixant à 903 millions de dollars, dont 539,491 millions de dollars d'importations alors que les exportations n'ont pas dépassé 364 millions de dollars. Pour les neufs premiers mois de l'année en cours, le volume des échanges a atteint 546, 232 millions de dollars, dont 210,479 millions de dollars d'exportations et plus de 335 millions de dollars d'importations. M. Ezzraimi explique que les importations algériennes «sont concentrées pour plus de 80% sur les demi produits et les bien d'équipements industriels», tandis que nos exportations «restent dominées pour plus de 90% par les hydrocarbures et les produits dérivés». Il dira que nous avons «le devoir et l'obligation de conjuguer nos efforts pour que ce volume augmente encore davantage et ce au bénéfice de nos entreprises et des économies de nos deux pays». La rencontre s'est poursuivie par des présentations d'entreprises grecques désireuses de nouer des partenariats avec des entreprises algériennes. Les secteurs représentés sont entre autres la pharmacie, l'agroalimentaire et la métallurgie. Les opérateurs algériens évoluant dans divers secteurs ont également présenté leurs activités dans l'oléiculture, les hydrocarbures et la logistique. Le président du Conseil d'affaires algéro-grec a beaucoup insisté sur l'importance de nouer des partenariats dans le domaine productif et ne pas se contenter de faire du simple commerce. «L'Algérie est une mine d'or pour la commercialisation de tous les produits mais à condition de les produire ici chez nous», lance M. Ezzraimi à l'adresse de ses hôtes. Et de poursuivre : «Nous avons des usines qui fonctionnent à moitié de leurs capacités, et nous avons besoin du savoir-faire des Grecs.» En marge de cette rencontre M. Ezzraimi nous confie que les Grecs sont de grands voyageurs et ont acquis un savoir-faire extraordinaire dans différents domaines et ils savent produire. Sur les secteurs clés à développer avec eux, notre interlocuteur dira qu'ils sont nombreux, aussi bien dans l'agriculture, l'agroalimentaire, la métallurgie que le tourisme. Ce dernier secteur, tout comme l'agriculture, est prioritaire pour l'Algérie qui y cumule un grand retard, explique notre interlocuteur. D'ailleurs, une autre rencontre spéciale pour le secteur du tourisme sera organisée sous peu et en Algérie, dans le cadre du Conseil d'affaires algéro-grec, nous informe M. Ezzraimi, précisant qu'une délégation grecque sera invitée pour deux ou trois jours pour voir les potentialités touristiques du pays et voir ce qu'ils pourront nous proposer dans ce cadre. Rappelons que cette rencontre est organisée dans le cadre de la visite en Algérie du président de la République Hellénique, M. Papoulias Karolos, et est co-présidée par M. Aristominis Syngros, président de l'Agence grecque du commerce extérieur et de l'investissement, qui a affiché la volonté de son pays à se rapprocher de l'Algérie pour tisser des partenariats avec les entreprises algériennes. Il expliquera que la Grèce, après cinq ans de récession, a repris un rythme de croissance positif et compte conquérir des marchés extérieurs parmi lesquels figure celui de l'Algérie. Tout en rappelant les liens solides entre les deux pays M. Syngros soulignera que la Grèce compte parmi les premiers pays qui ont reconnu l'indépendance de l'Algérie et qui a gardé son ambassade à Alger en pleine période du terrorisme. Et de conclure : «Nous avons le rôle de faire rencontrer les hommes d'affaires grecs et algériens pour une coopération future.» Une délégation algérienne se rendra également en Grèce pour établir des liens avec des opérateurs grecs. B. A.
