La Compagnie nationale de navigation (Cnan) se transforme et entend retrouver sa place de leader dans le domaine du transport maritime en Algérie. Secouée par des vagues de désinvestissement, depuis le premier programme d'investissement datant des années 1970, mais aussi des vagues de scandales, le Groupe Cnan veut aujourd'hui renaître de ses cendres. Ainsi, un plan de développement de ce groupe du pavillon national est mis en place. Financé par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) à hauteur de 120 milliards de dinars, le programme de redéploiement de la Cnan prévoit l'acquisition de 27 navires au total, dont 25 cargos et porte-conteneurs et 2 ferries. L'objectif est de satisfaire la demande croissante en termes de transport maritime qui reste le principal mode d'acheminement (90%) de marchandises importées par les opérateurs économiques en Algérie. Le plan vise principalement à augmenter la part des armateurs nationaux à 25% du marché algérien de transport maritime de marchandises hors-hydrocarbures à l'horizon 2020, par l'utilisation d'une flotte adaptée, et ce, soit en propriété soit affrétée. Ainsi, après la réception, en septembre 2014, du premier navire baptisé «Saoura», de construction chinoise selon un modèle danois, et d'une capacité de 9 100 tonnes, la Cnan Nord, filiale de Cnan Groupe, a acquis, un mois après, c'est-à-dire en novembre 2014, du même constructeur, 3 nouveaux navires de transport maritime de marchandises baptisés «Stidia», «Sedrata» et «Kherrata». D'un montant financier global de 42,3 milliards de dinars, et d'une capacité globale de transport de 40 000 tonnes, ces quatre navires de marchandises transporteront des conteneurs destinés essentiellement à satisfaire les besoins en équipements de maîtres d'ouvrage des projets en Algérie, et ce, à partir des ports d'Anvers (Belgique), Hambourg (Allemagne), Istanbul (Turquie) et de Charleston (Etats-Unis). Grâce à la capacité cumulée de ces quatre cargos, qui avoisine les 40 000 tonnes par rotation, la Cnan compte transporter 25 000 conteneurs en 2015, soit 600 000 tonnes de marchandises. Avec la réception de ces quatre navires, la flotte algérienne compte aujourd'hui, avec le «Gouraya», cinq bateaux de marchandises. Selon le ministre des Transports, Amar Ghoul, «les autres navires, en plus de deux bateaux de transport de voyageurs, accosteront nos ports d'une façon progressive jusqu'en 2016». Au cours du premier semestre 2015, il est prévu ainsi la réception de deux navires de marchandises. «245 000 tonnes de marchandises seront, à partir de la fin 2015, transportées par des navires algériens. Le but est d'atteindre un taux de couverture de 27%, voire 30%, en matière de transport au lieu de 1% actuellement», indique le ministre, rappelant que l'acquisition des 25 navires coûtera 56 milliards de dinars à la Cnan. Le département de M. Ghoul veut ainsi relever le défi d'occuper, durant le prochain quinquennat, une bonne place dans le marché du transport maritime mondial, et atteindre un taux de 25%. Pour Amar Ghoul, il ne s'agit pas seulement de mettre en place des moyens humains, matériels et financiers pour espérer affronter la concurrence des compagnies étrangères, mais faire preuve d'une véritable dynamique, de savoir-faire et de solidarité entre tous les acteurs dans le domaine, y compris les partenaires sociaux. C'est dans cette optique, qu'il est prévu, en plus de l'acquisition de 27 navires avant fin 2015, une série de projets de modernisation et réformes dans la gestion des ports algériens. Parmi ces mesures, Amar Ghoul cite l'extension du port de Djendjen, à Jijel et l'élargissement de plusieurs gares maritimes à travers le littoral algérien. B. A.