La crise humanitaire, l'offensive israélienne se poursuit. Depuis le 18 mars, l'armée a intensifié ses opérations terrestres dans le cadre d'une opération militaire baptisée « les Chariots de Gédéon ». De nouveaux ordres d'évacuation ont été émis dans cinq zones du nord, Atatra, Jabalia Al-Balad, Shujaiya, Daraj et Zeitoun , où les civils sont appelés à fuir vers l'ouest. Ghaza est l'endroit le plus affamé de la planète, a officiellement déclaré l'Ocha, soulignant qu'il s'agit du seul territoire au monde où la totalité de la population est menacée d'extermination ethnique. «L'opération d'aide que nous sommes prêts à déployer est soumise à un carcan opérationnel qui en fait l'une des opérations les plus entravées, non seulement dans le monde actuel, mais aussi dans l'histoire récente». Les habitants de l'enclave continuent d'être privés d'aide en raison des limites imposées par les autorités israéliennes. Malgrè la levée partielle du blocus humanitaire la semaine dernière à Ghaza, seuls 900 camions ont été autorisés à entrer en dix jours. Près de 600 d'entre eux ont été déchargés côté gazaoui, sans que leur contenu ne soit pour autant distribué. En cause : la dégradation des conditions de sécurité. « Ce qui est parvenu jusqu'à nous est loin de répondre aux besoins massifs de la population ». «Il y a assez de fournitures pour venir en aide à plus de 200 000 personnes pendant un mois entier» Farine, kits d'hygiène, couvertures, médicaments, out est prêt à être livré. Mais l'acheminement de cette aide humanitaire reste entravé par un blocus israélien quasi total, imposé depuis le 2 mars. La solution passe par l'ouverture de tous les points de passage vers Ghaza. « Nous devons être en mesure de livrer de la nourriture directement aux familles, là où elles se trouvent, l'aide doit pouvoir transiter non seulement par Israël, mais aussi par la Jordanie et l'Egypte.» L'acheminement de l'aide reste chaotique. Itinéraires dangereux, autorisations délivrées puis annulées sans explication, retards récurrents c'est une zone de guerre active totalement dominée par les forces israélienne et une zone d'opération dangereuse et difficile. Par ailleurs, les frappes israéliennes s'intensifient dans le nord de la bande de Gaza, une aide suffisante pour sauver 200 000 personnes reste bloquée à trois heures de route, dans les entrepôts de l'ONU à Amman, la capitale jordanienne. L'ouverture d'un troisième point de distribution à Al-Boureij, au centre de l'enclave palestinienne, une initiative conjointe d'Israël et des Etats-Unis, la Fondation humanitaire de Ghaza, à laquelle ne participe pas l'ONU. Cette annonce fait suite à la circulation, mardi, d'une vidéo en provenance de Ghaza montrant le chaos général à un des points de distribution mis en place par la fondation. La distribution des rares produits alimentaires disponibles se fait dans un contexte extrêmement difficile. Mercredi, un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Deir Al-Balah a notamment été pris d'assaut et pillé par une foule affamée, étant donné l'insuffisance de l'aide acheminée ne parvienne pas au bon moment. Plus de 80 % du territoire gazaoui soumis à des zones militarisées ou à des évacuations forcées. Selon les dernières estimations de l'ONU, près d'un tiers de la population de Ghaza a été déplacée depuis le 18 mars. 31 ordres de déplacement émis depuis mars, des consignes qui s'ajoute à un série de mesures couvrant désormais 230 kilomètres carrés. La violence des colons israéliens a atteint des niveaux inédits, la situation continue elle aussi de se détériorer en Cisjordanie. Depuis janvier, plus de 220 Palestiniens ont été blessés, soit une moyenne de 44 par mois, un état de fait qui n'avait pas été enregistré, à un tel rythme depuis deux décennies. Plus de 33 000 Palestiniens déplacés demeurent dans les camps de Jénine, Nur Shams et Tulkarem. À Salfit, 90 000 personnes se heurtent à des restrictions de circulation qui les empêchent d'accéder à la santé, à l'éducation et à l'emploi, À Maghayer Ed-Deir, l'ensemble de la communauté bédouine, environ 120 personnes a été contrainte de fuir, chassée par la création d'un nouvel avant-poste de colonie. Les expulsions forcées se poursuivent également, enfants femmes et vieillardes sans défense, meurent devant les yeux d'un monde lâche et incapable.