Certes Al-Ahly de cette année n'est pas cette équipe hégémonique qui a l'habitude de dominer l'Afrique du football. N'empêche, on parle là d'un club qui a la vitrine la mieux garnie du continent. Un sigle qui pèse lourd par son passé, son palmarès et ses traditions. L'ogre a dû se contenter de jouer la seconde compétition en Afrique et a pu décrocher le titre malgré la passe difficile que connaît le football égyptien depuis trois ans maintenant. Une Coupe de la Confédération, la toute première de son histoire puisque la compétition fétiche des «Diables Rouges» reste cette C1 qu'ils ont gagnée à huit reprise. Après deux sacres consécutifs (2012 et 2013), les Cairotes (6 Super Coupes) ont vu les Sétifiens leur succéder sur le toit de l'Afrique pour offrir à l'Algérie sa première LDC africaine dans sa version récente. Cette opposition aura tout d'une finale de prestige. Un rendez-vous important pour le football algérien qui s'apprête, peut-être, à vivre un second moment historique si les gars de Aïn El-Fouara venaient à brandir cette Coupe. Dans l'antre blidéen, les poulains de Kheir-Eddine Madoui tenteront de décrocher le 23 titre qui viendra garnir sa galerie de Coupes. «Ce match face à Al-Ahly est incontestablement l'un des plus importants que nous aurons à disputer cette saison. Il y a un superbe trophée à gagner. Nous aurons à jouer face à une belle équipe qui ne lâche rien et elle l'a montré lors de son parcours en Coupe de la CAF. Cela ne nous empêchera pas d'avoir de l'ambition. La balle est dans le camp des joueurs et ils sont capables, comme ils l'ont déjà montré, de se transcender lors des grandes occasions. De toutes les façons, ils sont prêts et conscients de la difficulté de la mission qui les attend», a lâché le plus jeune entraineur à avoir remporté la Champions League africaine. Madoui sait pertinemment que les Egyptiens ont aussi leurs atouts et il souligne : «Avant toute chose, il faut relever le défi physique car cette équipe d'Al Ahly est bien préparée sur ce plan. Ses joueurs se battent sur tous les ballons. Cette équipe est prête pour la compétition et cela sur tous les plans. Mes joueurs sauront à gagner des duels et cela dans toutes les zones du jeu. Ceci demandera une grande dépense d'énergie. Je veux les voir se battre sur tous les ballons. La moindre seconde de déconcentration peut coûter très cher. Ils auront aussi à prendre des initiatives personnelles quand l'opportunité se présentera. Je leur ai tout simplement rappelé qu'une finale ne se joue pas, elle se gagne et à ce titre la manière de jouer importe peu.» De son côté, son homologue, Juan Carlos Garrido voit les choses sous le même angle non sans laisser entendre qu'il a un plan pour contrecarrer les ambitions Abdelmalek Ziaya et consorts : «Avant toute chose, l'ESS s'est octroyé le droit de disputer cette Super Coupe en sa qualité de champion d'Afrique et cela est une référence. Je connais assez bien le football africain et pour gagner ce titre, il faut être costaud. Cela fait plusieurs semaines que je suis cette équipe de Sétif. Je sais à peu près tout d'elle. Elle a des qualités et nous nous en méfierons. Cependant, j'ai mon idée pour la contrer», a-t-il déclaré. Loin de l'enjeu sportif, cette empoignade reste avant tout une fête de la balle ronde avec un cachet fraternel. En témoigne l'accueil qu'a reçu la délégation égyptienne. Mahmoud Tahar, président du club aux... 130 titres toutes compétitions confondues, a reconnu : «Pour être honnête avec vous, je ne m'attendais pas à cet accueil chaleureux et fraternel. Cela montre, si c'est nécessaire, les liens de fraternité qui existent entre nos deux pays. L'ES Sétif est un grand club, tout comme Al-Ahly d'ailleurs. Il est certain que nous sommes là pour gagner le trophée. Si la Coupe choisit l'ESS, je serai le premier à féliciter mes frères Sétifiens.» Qui sera champion des champions ? Al-Ahly réalisera t-il la passe de trois lui qui a remporté les deux précédentes éditions ou c'est l'Aigle Noir qui atterrira, de nouveau, sur le sommet de l'Afrique ? Réponse à l'issue de ce choc prometteur. M. T.
