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Annaba : grandeur et décadence
Laideurs et saletés envahissent la ville
Publié dans La Tribune le 02 - 04 - 2015

L'antique Hippone dressée sur un promontoire à l'entrée est de la ville, et dont les vestiges continuent à défier le temps et les hommes, observe le tumulte urbain et humain de la cité moderne aux multiples soubresauts. Des gloires passées, il ne reste que quelques édifices dont la dégradation se poursuit au grand dam des férus d'histoire et d'archéologie qui se démènent pour protéger et préserver ces sites-témoins.
La vieille ville de Annaba, un patrimoine culturel, architectural et historique inestimable, agonise et se meurt sous les affres du temps, de la négligence et de l'ignorance qui, hélas, précipitent sa disparition. Pourtant, la cité antique recèle des trésors architecturaux d'une civilisation qui a traversé des siècles. Certaines maisons sont encore debout et en très bon état. Quatre monuments historiques s'y dressent encore : Jamâa el Bey bâti par Salah Bey en 1792, la mosquée Abou Merouane dont la construction date de 1033, la citadelle hafside et les remparts de l'antique Bouna. Les grandes maisons de maître offrent au regard leurs cours ombragées, leurs jets d'eau, leurs fenêtres arquées et leurs portes d'époque surmontées d'inscriptions où la calligraphie arabe prend des formes décoratives qui ont inspiré des artistes et des architectes de renom. Sourates du saint Coran, proverbes locaux ou incantations censées éloigner le mauvais œil inscrites en bas-relief ont été façonnés par des mains expertes pour réaliser de telles œuvres.
Les ruelles sinueuses sillonnent les quartiers et se promènent à travers la vieille ville pour se retrouver toutes dans une petite placette où se tenait jadis le souk. Avec un peu d'imagination, on entendrait encore les vendeurs à la criée, les négociations entre marchands et clients, les hennissements des chevaux attachés aux anneaux qu'on aperçoit encore, le froufrou des gandouras, et des m'layates des femmes qui passaient. Mais cette Médina pleine de vie et d'histoires commence à s'estomper et à disparaître. Chaque hiver qui passe, ce sont des pans entiers de notre Histoire qui tombent, qui s'effondrent, et disparaissent dans l'oubli, sous l'œil impassible de tous.
L'antique Hippone, avec ses pierres encore vivantes qui racontent les gloires du passé, ses forums, ses thermes, ses mosaïques, ses théâtres à ciel ouvert envahis par les mauvaises herbes et inondés en hiver, périclitent et s'étiolent pour s'éloigner encore plus et se cacher de l'insouciance de cette modernité qui a formaté les mémoires. L'amnésie, premier creuset de l'inculture, a fait que l'on ne s'occupe que de l'ici et maintenant alors que le spatio-temporel est intimement lié au passé car le présent est un devenir du passé et l'avenir est un devenir du présent.
La ville de Annaba, aujourd'hui, une cité moderne sans âme car ayant perdu ses repères, s'est développée d'une manière anarchique ne respectant qu'accessoirement POS et Pdau, si bien que des dizaines de cités ont poussé un peu partout générant encore plus d'anarchie dans la gestion de la ville. Equipements publics inexistant (écoles, dispensaires, antennes d'état civil, services de voieries et de nettoiement, etc.). Un accroissement exponentiel de la population du fait d'une démographie incontrôlée et des migrations internes ont aggravé la situation.
La réponse dans la précipitation à cette déferlante a amené l'improvisation, avec tout ce que cela suppose comme conséquences négatives sur la ville qui étouffe et où il ne fait plus bon y vivre.
En effet, le Cours de la Révolution, cœur battant de la cité, n'est plus ce qu'il était. Des vendeurs à la sauvette s'y sont installés, des ordures qui y traînent, des fous qui y déambulent et des terrasses de cafés qui en squattent une grande partie, ont fait de cet espace jadis attractif une laideur urbanistique. Derrière le théâtre, qui n'est plus le temple de la culture, l'informel fait rage. On y vend de tout, du costume au parfum contrefait dit «made in», en passant par la chemise, le survêtement et la chaussure. Idem pour la rue Ibn-Khaldoun, ex-Gambetta. La place Alexis Lambert s'est, elle aussi, complètement dégradée pour se transformer le soir en lieu de beuverie où bagarres et tapage nocturne sont quasi quotidiens.
Excepté le boulevard 1er-Novembre, vitrine de la ville, qui est plus ou moins entretenu, mais qui est lui aussi abandonné le soir, tout le reste se dégrade à vue d'œil. Le marché couvert de la ville, autrefois propre et bien entretenu, est aujourd'hui dans un état déplorable, des escaliers recouverts de boue et de crasse séchée, des odeurs nauséabondes qui se dégagent des étals de poisson à l'entrée dudit marché, des fruits et des légumes pourris jonchent les passages et des vendeurs qui n'ont aucun respect pour les clients. En fait de marché, c'est plutôt un souk où l'anarchie règne en maître.
Du côté des plages, c'est encore pire. Les replâtrages et les badigeonnages entrepris par la commune pour tromper le visiteur n'y ont rien changé car le mal est profond. En effet, de la plage Lever de l'Aurore, à Ras El Hamra et au Vivier, rien n'est plus comme avant; Fellah Rachid (Saint Cloud) Rizzi Amor ex- Chappuis, La Caroube, Belvédère, Toche et Aïn Achir, la pollution anthropique est omniprésente. Bouteilles en plastique, cannettes de bière, tessons, ordures ménagères, déchets hospitaliers, filets de pêche pris dans les rochers et abandonnés, barques obstruant les escaliers et autres déchets défigurent le paysage et ajoutent à cette dégradation tous azimuts.
Les élus et les autorités locales ne s'en soucient guère et la ville continue à plonger et à s'enfoncer encore plus.
M. R.


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