Le président du Panel du mécanisme africain d'évaluation par les pairs de l'Union africaine, Mustapha Mékidèche, a affirmé, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «l'Algérie pourrait bénéficier d'une aide financière de la Chine, pour éviter le gel des projets structurants». L'intervenant a fait savoir que durant les travaux, en Afrique du Sud, du Forum consacré à la coopération entre la Chine et l'Afrique, Pékin a annoncé le déblocage, à des conditions particulièrement avantageuses, d'un prêt de 60 milliards de dollars à titre de contribution au développement du continent affirmant que «l'Algérie est, elle aussi, éligible à cette aide financière». En effet, une cinquantaine de pays africains et la Chine ont adopté, samedi dernier, à l'issue des travaux du Forum sur la coopération sino-africaine (Fcsa) à Johannesburg deux documents qui régissent la coopération sino-africaine pour les trois années à venir. L'aide financière dégagée par la Chine pour plusieurs pays africains sous forme de prêts, incluant 5 milliards de prêt à taux zéro et 35 milliards de prêts, est destinée à financer dix programmes de coopération sur trois ans. Les dix plans majeurs de coopération identifiés couvrent les domaines de l'industrialisation, la modernisation agricole, l'infrastructure, les services financiers, le développement vert, le commerce et la facilitation des investissements, la réduction de la pauvreté, la santé publique, les échanges de peuple à peuple, et la sécurité. Pour M. Mékidéche, «la Chine est en Afrique depuis deux décennies, cette dernière est en train d'infléchir son modèle de croissance. Les entreprises chinoises sont endettées et ces opérations à l'extérieur peuvent régler leurs dettes». Il a affirmé par ailleurs que «l'Afrique est un marché émergent, les besoins du continent sont énormes en terme d'infrastructures, d'énergie et création d'emploi, il y-a aussi un potentiel à valoriser». Citant quelques exemples des investissements chinois en Afrique, il dira qu'«en Afrique de l'Est la Chine participe au développement des infrastructures pour désenclaver un certain nombre de pays tels que l'Ethiopie le Soudan du Sud et le Rwanda par la réalisation de chemins de fer. En Afrique de l'Ouest, le Sénégal a pu obtenir 4,5 milliards de dollars pour des projets importants». En investissant en Afrique «la Chine vise à produire moins chez elle, et utiliser moins d'énergie, elle fait un effort pour diminuer son recours aux gaz à effet de serre sans freiner son développement», indiquera-t-il. Le responsable estimera également que «par le biais de prêts accordés à des conditions attractives en matière d'investissement, la Chine pourrait aider l'Algérie à promouvoir nombre de secteurs d'activités dont ceux du phosphate et de la pétrochimie». D'autre part, M. Mékidéche a souligné que «malgré un taux d'échange de 10 milliards de dollars entre l'Algérie et la Chine et les fortes relations géopolitiques et géostratégique entre les deux pays, la présence de la Chine en Algérie n'est pas significative en matière d'investissement, c'est un aspect qu'il va falloir corriger». Cependant, la Chine est fortement présente en Algérie dans le domaine de la construction avec une force de travail constituée de 40 000 ressortissants ce qui lui permettrait, selon M. Mékidéche, d'«effacer ses risques de change et d'atténuer les effets d'une crise dans laquelle nous sommes installés, au moins jusqu'en 2020». M. Mékidéche a rappelé lors de son intervention que durant la crise financière qui a affectée l'Algérie, durant les années 1980, c'est la Chine qui, par le biais de son organisme financier l'Eximbank, était venue à son aide. A. K.