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L'AIE table sur un rééquilibrage du marché dès 2017 avec une remontée progressive des prix Le Brent ouvre la semaine en légère hausse à plus de 34 dollars à Londres
Les prix du pétrole ont légèrement augmenté, hier, en cours d'échanges européens, quelque peu aidés par la baisse annoncée vendredi du nombre de puits de forages américains mais sont resté sous la pression de la surabondance persistante de l'offre. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 34,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,33 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars gagnait 1,06 dollar à 30,70 dollars. Les cours ont profité, hier, d'un certain tassement des inquiétudes liées à la surabondance d'offre d'or noir après l'annonce vendredi, à la fin des échanges en Europe, d'une baisse du nombre de puits de forages en activité la semaine dernière, ont observé les analystes de Commerzbank. Mais «la volatilité reste élevée sur le marché du pétrole : les cours ont baissé de près de 4% vendredi, le Brent terminant la semaine d'échanges en baisse et le WTI en très faible hausse», ont poursuivi les experts. Les cours du brut ont subi en fin de semaine un regain d'inquiétude lié à la surabondance de l'offre d'or noir sur le marché après l'annonce d'une nouvelle hausse des réserves américaines de brut, pour atteindre un niveau sans précédent depuis plus de 85 ans. En outre, «il y a de plus en plus de doutes sur la capacité de l'accord entre la Russie et l'Arabie saoudite sur le fait de ne pas accroître leur production à réduire la surabondance de l'offre», prévient-on chez Commerzbank. En début de semaine dernière, un accord de gel du niveau de production avait été signé entre plusieurs grands producteurs de pétrole, dont l'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, qui ne fait pas partie du cartel. Pour David Hufton, analyste chez PVM, «ce que l'on peut attendre à court terme est désormais clair : la plus importante conclusion étant qu'il n'y aura pas de baisse de production, au moins pas avant la prochaine réunion de l'Opep prévue en juin, et probablement pas à ce moment-là non plus». Ainsi les cours devraient rester sous pression dans les mois à venir, s'accordent à dire des analystes. «Etant donné que malgré le gel annoncé de la production celle-ci est actuellement d'environ 2 millions de barils par jour (mbj) supérieure à la demande, toute possibilité de reprise des cours a été sabotée», estime Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Et selon les dernières estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ce n'est qu'à partir de 2017 que le marché pétrolier, plombé par une offre excédentaire, va commencer à se rééquilibrer avec une remontée progressive des prix, qui pourraient toutefois s'envoler à moyen terme faute d'investissements suffisants pour renouveler la production. En 2014 et 2015, l'offre a largement excédé la demande, les surplus atteignant respectivement 0,9 et 2 millions de barils par jour (mbj). Elle devrait être encore excédentaire de 1,1 mbj en 2016. Dans son rapport sur le marché du pétrole à moyen terme, l'AIE estime que la production devrait augmenter de 4,1 mbj entre 2015 et 2021, principalement grâce à l'Iran et aux Etats-Unis, mais elle marquerait tout de même un fort ralentissement après la hausse de 11 mbj enregistrée entre 2009 et 2015, pénalisée par la chute des investissements face à la faiblesse actuelle des cours. «Au risque de tenter le sort, nous devons souligner que les conditions actuelles du marché pétrolier n'indiquent pas que les prix pourront se redresser fortement dans un avenir immédiat - à moins, bien sûr, d'un événement géopolitique majeur», a-t-elle indiqué. «Nous constatons aujourd'hui une abondance des ressources dans le sous-sol, mais aussi d'importantes innovations techniques qui permettent aux compagnies de commercialiser le pétrole», a-t-elle ajouté. L'agence, basée à Paris, a toutefois prévenu qu'une flambée des prix n'est pas à exclure si les investissements dans de nouveaux projets pétroliers s'avèrent insuffisants pour maintenir la production future. Les investissements dans l'exploration-production devraient chuter pour la deuxième année consécutive en 2016, du jamais vu depuis le contre-choc pétrolier de 1986 : après un recul de 24% l'an passé, ils devraient à nouveau diminuer de 17% cette année, selon elle. Parallèlement, la consommation d'or noir augmentera en moyenne de 1,2 mbj chaque année, passant de 95,6 mbj en 2016 à 101,6 mbj en 2021. Le principal moteur de cette croissance sera l'Asie, même si la transformation de la Chine vers une économie de services et des véhicules moins gourmands freineront la hausse par rapport à la période 2009-2015. B. A./Agences