Au lendemain des odieux attentats terroristes qui ont frappé le cœur de l'Europe, ciblant l'aéroport international bruxellois de Zaventem et la station de métro Maelbeek, en plein quartier européen, faisant au moins 34 morts et plus de 200 blessés, selon le dernier bilan des services de sécurité belges, les enquêtes ouvertes par ces derniers ont vite abouti à l'identification des auteurs de ces lâches attaques. Les frères belges Ibrahim et Khalid El Bakraoui ont été identifiés comme deux des kamikazes, selon le procureur fédéral belge Frederic van Leeuw. Un troisième suspect de l'attentat de mardi dernier à l'aéroport de Bruxelles est toujours en fuite, a déclaré, hier, le procureur belge lors d'une conférence de presse. Aux côtés du Belge Ibrahim El-Bakraoui, et d'un deuxième kamikaze «pas encore identifié», se trouvait un troisième homme «vêtu d'une veste claire et d'un chapeau», qui est toujours «en fuite», selon le procureur. «Son sac contenait la charge explosive la plus importante», a indiqué le même responsable judiciaire avant de préciser que Ibrahim El Bakraoui a été identifié, grâce à ses empreintes, comme étant l'un des auteurs des attentats de l'aéroport. Son frère Khalid a, lui aussi, été identifié par ses empreintes, comme auteur de l'attentat à la station de métro de Maelbeek. Ibrahim, qui s'est fait exploser, a abandonné «dans une poubelle» un ordinateur contenant son testament, où il affirme «ne plus savoir quoi faire» car il est «recherché de partout ». Ce «testament» a été retrouvé sur un ordinateur, abandonné dans une poubelle de la rue de la commune bruxelloise de Schaerbeek, où la police a mené une série de perquisitions, mardi, découvrant «15 kilos d'explosif de type Tatp, 150 litres d'acétone, 30 litres d'eau oxygénée, des détonateurs, une valise remplie de clous et de vis ainsi que du matériel destiné à confectionner des engins explosifs», a encore précisé le procureur, qui a tenu à rappeler les lourds antécédents judiciaires des «deux terroristes décédés» qui ne sont, cependant pas «liés au terrorisme». La neutralisation n'était possible, efficace et rapide que par la jonction parfaite des services de sécurités et de renseignement effectuée dès les premières minutes de l'attaque. Comme nous l'avons souligné dans notre édition d'hier, l'inefficacité de la lutte antiterroriste des européens et l'urgente nécessité de revoir leur stratégie de coopération et de coordination dans la lutte antiterroriste ont été longuement abordée, hier, par des analystes européens. «Ce que les Etats peuvent faire entre eux, c'est structurer plus leur coopération. C'est en train de se faire, j'aimerais que cela se fasse plus vite», a déclaré Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne (UE) sur la radio française Europe 1. M. Kerchove a aussi réclamé «plus de contrôles aux frontières extérieures (de l'UE) avec des instruments plus fins, plus de biométrie, une meilleure inter-opérabilité entre les bases de données que nous avons constituées au cours des années». De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères a estimé que UE doit arrêter ses «jeux géopolitiques» et s'unir avec la Russie dans la lutte contre les terroristes. «J'espère vraiment que les Européens mettront de côté les jeux géopolitiques et s'uniront (avec la Russie) pour ne pas permettre aux terroristes de prendre le contrôle de notre continent commun», a déclaré Sergueï Lavrov au début des entretiens avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, cité par l'agence de presse Ria Novosti. A. B.