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L'«helicopter money» au secours des économies
Des liquidités directement à ceux prêts à les dépenser
Publié dans La Tribune le 04 - 05 - 2016

Pour les Etats présentant des taux d'intérêts nominaux nuls ou proches de zéro, la relance budgétaire ne devrait pas poser autant de difficultés. Tant que le taux d'intérêt auquel emprunte un Etat est inférieur à la somme réunissant inflation, croissance de la main-d'œuvre et augmentation de la productivité du travail, le coût d'amortissement des passifs supplémentaires demeure négatif. Dans le même temps, il est possible que la hausse des dépenses supplémentaires se révèle significative.
Pour les Etats présentant des taux d'intérêts nominaux nuls ou proches de zéro, la relance budgétaire ne devrait pas poser autant de difficultés. Tant que le taux d'intérêt auquel emprunte un Etat est inférieur à la somme réunissant inflation, croissance de la main-d'œuvre et augmentation de la productivité du travail, le coût d'amortissement des passifs supplémentaires demeure négatif. Dans le même temps, il est possible que la hausse des dépenses supplémentaires se révèle significative. Le multiplicateur budgétaire keynésien relatif aux économies industrielles ou aux expansions coordonnées, est estimé à environ deux - ce qui signifie que pour chaque dollar supplémentaire d'expansion budgétaire, le PIB réel enregistre une croissance d'environ deux dollars.
Certains observateurs font valoir le risque d'une incapacité des gouvernements, une fois l'économie rétablie et les taux d'intérêts à la hausse, à ajuster de manière appropriée la politique budgétaire. Cet argument est toutefois bancal. Les Etats décidés à entreprendre de mauvaises politiques y parviendront quelles que soient les décisions prises aujourd'hui. Et à supposer qu'il existe effectivement, ce risque sera compensé par les avantages tout à fait palpables de la relance : meilleures compétences de la main-œuvre, investissements d'affaires plus conséquents, développement plus rapide des modèles d'entreprise, et nouvelles infrastructures fort utiles.
L'aversion suscitée par l'expansion budgétaire est davantage le reflet de l'idéologie pure et simple que de considérations pragmatiques. Rares sont les économistes compétents à avoir conclu que les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni bénéficiaient d'un multiplicateur budgétaire suffisamment conséquent, de retombées suffisamment positives à l'issue de programmes d'infrastructure, d'investissement et autres démarches génératrices de demande, ainsi que de suffisamment d'espace financier, pour rendre beaucoup plus optimales leurs politiques expansionnistes.
La question n'est pas de savoir si la relance budgétaire est appropriée, mais réside davantage dans la mesure que doit revêtir cette relance. On s'attendrait à ce que la réponse à cette question consiste en un simple calcul technocratique des coûts et des avantages. Or, dans la plupart des pays susceptibles de bénéficier d'une relance budgétaire, rien n'est fait actuellement.
Face à ce constat, mon ancien professeur et collègue de longue date Barry Eichengreen se montre clairement inquiet : «A l'heure où l'économie mondiale prend manifestement l'eau, les dirigeants politiques censés commander le navire ne cessent de se prendre les pieds dans les nœuds qu'ils attachent.»
L'expérience qu'a connue l'Allemagne lors de l'hyperinflation des années 1920, puis en recourant par la suite à l'«ordolibéralisme», qui consiste pour l'Etat à éviter de s'ingérer dans l'économie, a «rendu les Allemands allergiques à la macroéconomie», explique Eichengreen. De même, aux Etats-Unis, l'existence d'une profonde suspicion vis-à-vis des pouvoirs du gouvernement fédéral - notamment dans le sud, où ces pouvoirs ont été utilisés pour abolir l'esclavage et promouvoir les droits civils - est à l'origine d'une hostilité à l'encontre de la politique macroéconomique contracyclique.
«Pour mettre fin à la stagnation actuelle, il s'agira de surmonter un certain nombre de préjugés idéologiques et politiques, qui s'ancrent profondément dans l'histoire», conclut Eichengreen. «Peut-il exister un moment plus propice à l'abandon de ces préjugés qu'une période prolongée de croissance en berne au lendemain d'une crise ?»
Malheureusement, ce débat ne prend plus aujourd'hui la forme d'une discussion intellectuelle - si tant est que cela n'ait jamais été le cas. C'est pourquoi il est possible qu'une démarche de contournement soit nécessaire. L'heure est venue pour les banques centrales d'assumer leurs responsabilités et de mettre en œuvre le concept d'«helicopter money», qui consiste à parachuter des liquidités directement dans les mains de ceux qui sont prêts à les dépenser.
En Allemagne, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les partisans de l'austérité se méfient des banques centrales pour les mêmes raisons idéologiques qui expliquent leur aversion vis-à-vis de législatures dépensières en période de déficit. Pour autant, les objections qu'ils opposent aux banques centrales sont beaucoup moins vives. Comme l'a expliqué David Glasner, économiste au sein de la Commission fédérale du commerce, ceci s'explique par le fait que les tentatives d'élaboration d'un système monétaire automatique - qu'il soit basé sur l'étalon or, sur la règle du k-pour cent de Milton Friedman, ou sur la «politique monétaire fondée sur des règles» de l'économiste John Taylor de l'Université de Stanford - ont toutes abouti à un fiasco retentissant.
L'histoire contredit l'argumentation de l'économiste Henry Simons, de l'Université de Chicago, qui préconise en matière de politique monétaire la mise en place de «règles plutôt que d'autorités». En effet, le défi initial en matière de politique monétaire consiste non pas à élaborer des règles, mais davantage à établir des autorités réunissant compétences technocratiques, valeurs sensées, et objectifs judicieux.
Les démarches entreprises par les banques centrales ont toujours consisté en une «politique budgétaire» au sens le plus concret du terme, pour la simple et bonne raison que leurs interventions impactent à un instant T la valeur des futurs paiements de principal et d'intérêts pour les Etats. Seulement voilà, lorsqu'il est question de favoriser la reprise économique, les banques centrales peuvent clairement accomplir bien davantage. Elles jouissent en effet de pouvoirs réglementaires considérables, leur permettant d'exiger des banques placées sous leur supervision qu'elles réunissent un certain capital, qu'elles prêtent à des catégories d'emprunteurs historiquement victimes de discrimination, et qu'elles servent les communautés dont elles font partie. Sans oublier le fait qu'elles disposent de juristes talentueux.
Le concept d'helicopter money peut revêtir diverses formes. Sa forme précise dépendra de la structure juridique de telle ou telle banque centrale, ainsi que de la mesure dans laquelle ses dirigeants sont prêts à agir au-delà de leur autorité traditionnelle (avec la promesse implicite ou explicite que le reste des dirigeants fermeront les yeux).
L'efficacité de la redynamisation de l'économie exigera de veiller à ce que les nouvelles liquidités soient placées dans les mains de ceux dont les dépenses se trouvent limitées par de faibles revenus et par un manque de garanties. Et de la même manière que pour les gouvernements entreprenant une relance budgétaire, la clé d'une issue positive consistera à écarter le moindre soupçon de crainte selon laquelle les obligations de remboursement seront d'une manière ou d'une autre handicapantes.
J. B. D.


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