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Ouragan sur le Golfe
On ne fait dans la demi-mesure
Publié dans La Tribune le 09 - 05 - 2016

C'est évidemment pour l'Arabie Saoudite que le défi posé par ce monde nouveau est le plus redoutable et sa capacité à le relever est le point d'interrogation majeur de la région. Avec 30 millions d'habitants, la suppression des subventions à l'essence, à l'eau, à l'électricité, voire l'introduction de la TVA – la notion d'impôt sur le revenu reste pour l'instant un anathème dans la région – peut avoir des conséquences autrement explosives que pour le petit Qatar qui compte 2,5 millions d'habitants, dont 300 000 Qataris. Il n'a pas échappé aux sujets de MBS que le groupe Ben Laden ne licencie pas seulement Indiens et Philippins, mais aussi 15 000 Saoudiens
Au royaume de «MBS», l'homme fort de l'Arabie Saoudite, plus formellement connu sous le nom de vice-prince héritier Mohammed Ben Salman, on ne fait pas dans la demi-mesure. Lorsqu'on exécute, c'est par dizaines. Et quand on licencie, c'est par dizaines de milliers.
Lorsqu'il a présenté, le 25 avril, sa «vision pour 2030», programme ultra-ambitieux de transformation de l'économie du pays, le jeune prince ignorait-il que la grande entreprise saoudienne de BTP Saudi Ben Laden lui ravirait la vedette quelques jours plus tard, en annonçant la suppression de 77 000 emplois ? Il y a pourtant un point commun à ces deux événements : tous deux témoignent de la force de la tempête qui souffle sur les monarchies pétrolières du Golfe depuis que la chute des cours du pétrole est devenue une réalité durable et structurante. Ou, plus exactement, déstructurante.
Car s'il n'y avait que l'effondrement des prix du pétrole ! C'est bien à une multiplicité de crises et de retournements que sont confrontés aujourd'hui ces pays du désert, si confortablement assis sur leurs réserves d'or noir que certains avaient cru que cela durerait toujours. Pas tous : plus clairvoyants, les Emirats arabes unis et le Qatar ont cherché à diversifier leurs revenus depuis plusieurs années. A Abou Dhabi, le mot-clé «vision», dont l'Arabie Saoudite vient seulement de s'emparer, fait tant partie du vocabulaire officiel qu'il a déjà un petit côté éculé. La «vision» de l'émir a permis de sabrer sans états d'âme dans les dépenses publiques et de ramener en dix ans la part du pétrole dans le PIB d'Abou Dhabi de plus de 50% à 30%. En Arabie Saoudite, l'or noir fournit 90 % des caisses de l'Etat. On comprend pourquoi MBS veut décrocher son pays de «l'addiction au pétrole». Une tâche titanesque.
«Multiples convulsions»
D'autant plus titanesques que l'horizon est singulièrement sombre. Tant de vents contraires traversent la région que, à cette intensité-là, ce n'est plus une tempête, c'est un ouragan. Les dirigeants des pays du Golfe qui veulent faire bonne figure en présentant la chute du prix du baril comme une opportunité de faire enfin des réformes doivent aussi se rendre à l'évidence : la baisse a, en parallèle, provoqué une chute spectaculaire des investissements de l'industrie pétrolière. De 700 milliards de dollars (613 milliards d'euros) en 2014, ces investissements passeront à 400 milliards cette année. L'impact de l'absence de nouveaux projets, avertissent les experts, se fera sentir d'ici trois ou quatre ans, avec un inévitable déclin de la production.
A cette incertitude s'ajoute – et c'est ce qui inquiète le plus les monarques du Golfe – une grave instabilité régionale. Le retour de l'Iran, fort de l'accord sur le nucléaire et de la levée des sanctions, déstabilise profondément Riyad. «Cet accord a tout changé, reconnaît un spécialiste occidental. Pendant trente ans, les Saoudiens dominaient la région. A présent les Iraniens sont rentrés dans le jeu : c'est un élément fondamental, source de multiples convulsions.» L'OPEP, le cartel qui, au siècle dernier, assurait la domination du marché du pétrole à quelques pays producteurs, est aujourd'hui une organisation chaotique et affaiblie, théâtre de ces convulsions : sa dernière réunion, à Doha en avril, s'est terminée par un échec, lorsque l'Iran a refusé de suivre la proposition de l'Arabie saoudite. L'intransigeance de Riyad a irrité les émirs, qui souhaitent ardemment un Iran stable, si près d'eux.
Ce n'est pas du contexte géopolitique que viendra le salut. Le Moyen-Orient est en feu, la guerre en Syrie concentre un nombre record de puissances belligérantes, et l'Arabie Saoudite a entraîné une dizaine de pays arabes sunnites, dont plusieurs du Golfe, dans une autre guerre, au Yémen, qui leur coûte cher. Non contents d'avoir bouleversé le marché des hydrocarbures avec la révolution du schiste, les Américains donnent des signes de désengagement de la région, source supplémentaire d'affolement ; les commentaires très durs de Barack Obama sur ses «alliés» du Golfe, trop heureux de profiter de la protection militaire américaine mais incapables de mettre la main au portefeuille pour y participer, ont fait frémir plus d'une moustache dans les palais dorés.
Relève générationnelle au sommet
C'est évidemment pour l'Arabie Saoudite que le défi posé par ce monde nouveau est le plus redoutable et sa capacité à le relever est le point d'interrogation majeur de la région. Avec 30 millions d'habitants, la suppression des subventions à l'essence, à l'eau, à l'électricité, voire l'introduction de la TVA – la notion d'impôt sur le revenu reste pour l'instant un anathème dans la région – peut avoir des conséquences autrement explosives que pour le petit Qatar qui compte 2,5 millions d'habitants, dont 300 000 Qataris. Il n'a pas échappé aux sujets de MBS que le groupe Ben Laden ne licencie pas seulement Indiens et Philippins, mais aussi 15 000 Saoudiens.
L'indispensable changement de modèle économique ne se fera pas sans heurts, ni sans évolution sociale, religieuse et politique. Au Qatar, dans les Emirats et en Arabie saoudite, on assiste à une relève générationnelle au sommet : l'émir du Qatar a 35 ans, MBS en a 30. C'est le bon moment. Dans notre Occident qui aime les choses simples, on évoque volontiers une convergence «MBS-MBZ», sorte d'alignement idéal dans lequel le jeune, fougueux et médiatique Mohammed Ben Salman rejoindrait la ligne réformatrice longuement mûrie de Mohammed Ben Zayed, le prince héritier de l'émirat d'Abou Dhabi. Mais pas un des meilleurs experts de la région ne s'aventurerait à parier sur les chances de succès de la «vision» MBS.
«On est au tout début du «printemps arabe», quasiment les premières semaines, commente un homme d'affaires arabe installé dans le Golfe. Il s'agit d'un changement profond, une véritable remise en cause de l'ordre colonialiste. Daech, les rapports entre la religion et l'Etat, tout ça, ce sont des phénomènes passagers.»
S. K.
In lemonde.fr
ENCADRE
Arabie Saoudite : Ali Al-Naïmi, le ministre du Pétrole, a été limogé
Ali Al-Naïmi, le ministre du Pétrole de l'Arabie Saoudite, qui est aussi l'homme le plus influent au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a été limogé samedi 7 mai, a annoncé la chaîne de télévision d'Etat Al-Ikhbariya. M. Al-Naïmi a été remplacé par Khaled Al-Faleh, nommé ministre de l'énergie, de l'industrie et des ressources minières, selon un décret du roi Salman, qui a procédé à un large remaniement de son gouvernement.
Le limogeage de M. Al-Naïmi intervient alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, poursuivait depuis près de deux ans une politique pétrolière ayant conduit à un effondrement des cours sur les marchés internationaux.
Mais M. Al-Naïmi, qui a toujours pesé de son poids pour influencer la politique de l'OPEP, aurait fait savoir dès le début de cette année qu'il souhaitait partir à la retraite à l'occasion du remaniement ministériel de mai, avait rapporté en janvier le quotidien britannique Financial Times de sources industrielles énergétiques.
«Ali Al-Naïmi reste l'homme le plus puissant au monde dans le domaine pétrolier», avait écrit le magazine américain Forbes en 2014, le classant au 50e rang des personnalités les plus puissantes du globe. Né en 1935, M. Al-Naïmi a notamment étudié à l'université de Stanford avant de devenir en 1983 président du géant pétrolier Aramco. En 1995, il avait été nommé ministre du pétrole, poste qu'il avait conservé malgré les deux remaniements ministériels majeurs opérés par le roi Salmane depuis son accession au trône en janvier 2015.
Au moment où le royaume, première économie du monde arabe et premier exportateur de brut, est fortement affecté par la chute des cours, le vice-prince héritier Mohammed Ben Salman a annoncé le 25 avril l'intention de son pays de vendre en bourse une partie du géant pétrolier Aramco et de se doter d'un fonds souverain de 2 000 milliards de dollars, le plus grand du monde, dans le cadre d'un vaste plan visant à réduire sa dépendance du pétrole. Le plan, présenté comme «une feuille de route» pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années, est destiné à diversifier l'économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.
Outre le limogeage de M. Al-Naïmi, le souverain saoudien a dissous le ministère de l'électricité et de l'eau alors que la réduction des subventions de l'Etat dans ces deux services publics avait suscité des remous dans le royaume, engagé dans une politique d'austérité en raison de la chute de ses recettes pétrolières. Des ministres ont changé de portefeuille et un nouveau gouverneur de la Banque centrale a été nommé.


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