Après avoir lancé en 2013 l'idée de création d'une organisation africaine de coopération policière (Afripol), élaboré ses statuts, entériné ses textes juridiques et inauguré fin 2015 son siège à Alger, l'Algérie, par la voix de son directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel, a appelé avant-hier à New York à intégrer ce mécanisme africain dans les actions de coopération de l'ONU. Après avoir lancé en 2013 l'idée de création d'une organisation africaine de coopération policière (Afripol), élaboré ses statuts, entériné ses textes juridiques et inauguré fin 2015 son siège à Alger, l'Algérie, par la voix de son directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel, a appelé avant-hier à New York à intégrer ce mécanisme africain dans les actions de coopération de l'ONU. Intervenant lors du sommet des chefs de police à New York, M. Hamel a demandé au Secrétaire général de l'ONU d'«intégrer Afripol dans ses plans et actions futures de coopération internationale». M. Hamel qui a exposé les grandes lignes de la proposition algérienne relative à la réorganisation de la police des Nations unies (Unpol), a indiqué qu'Afripol «constituait un nouvel instrument de coopération régionale pour un continent» qui reste confronté à de multiples «facteurs de déstabilisation contre lesquels nous luttons ensemble». Il a estimé à cet égard que ces menaces «exigeaient des réponses globales, réfléchies et concertées» entre les Etats membres de l'ONU. En détaillant sa proposition pour valoriser et mettre à niveau les forces d'Unpol, M. Hamel a précisé qu'elle reposait sur trois axes importants, liés à la gestion des effectifs, à la logistique et à l'aspect opérationnel. A ce titre, il a précisé que le nombre des effectifs de la police des Nations unies qui dépasse les 13 000 éléments est appelé à augmenter du fait des besoins grandissants en matière de sécurité et de maintien de la paix dans le monde. Au plan logistique, «il serait juste d'imposer les dotations organiques de ces unités avant leur déploiement sur le terrain et de mettre sur pied une chaîne logistique qui répond aux impératifs de l'autonomie et de l'anticipation pour une prise en charge réelle et effective», a enchaîné M. Hamel. Au plan opérationnel, le Dgsn a commencé par recommander l'élaboration d'un code de conduite pour éviter «les déviances et les dérapages lors de l'exécution des missions et pour mettre à l'abri ces soldats de la loi». Il a également insisté sur «une mise à niveau des intervenants dans les opérations de maintien de la paix par la formation et l'entraînement». M. Hamel a ensuite fait part de la nécessité de vulgariser la doctrine et les missions en rappelant qu'il est important que les forces de police assurent une cohérence et une exploitation opérationnelle en temps réel de l'information. Et d'ajouter : «Toutes ces propositions peuvent être traduites dans un guide qui sera mis à la disposition du personnel engagé dans ces opérations de maintien de la paix». Il a tenu, avant de conclure, à affirmer que «la police algérienne qui a capitalisé une grande expérience en matière d'organisation, de coopération institutionnelle, de lutte contre toutes les formes de criminalité et de troubles à l'ordre public, était prête à apporter toute sa contribution au niveau conceptuel et opérationnel pour aider à réorganiser l'Unpol. Nous sommes disposés à partager avec nos homologues notre expertise dans les domaines judiciaire, scientifique, technique, analyse criminel et techniques d'enquête». Il est à préciser que l'ONU, en quête d'un soutien des Etats membres pour renforcer ses actions dans la protection des personnes et le maintien de l'ordre public, a recommandé, dans un rapport publié mercredi dernier, de repenser le modèle opérationnel actuel d'Unpol qui avait réduit jusqu'ici ses capacités à remplir son mandat. Dans ce rapport, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a jugé primordial que la police des Nations unies puisse disposer des moyens nécessaires pour remplir son mandat. Il a expliqué que la réforme a été rendue nécessaire notamment par le besoin de faire face à la montée des menaces de la criminalité transnationale et de mettre fin également à la conduite incorrecte de quelques membres du personnel des missions de maintien de la paix impliqués dans des affaires d'exploitation sexuelle d'enfants dans des pays en conflit. A noter enfin que le sommet auquel prend part le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, donnera lieu à des recommandations qui seront intégrées dans le prochain rapport du Secrétaire général consacré à la police des Nations unies à paraître en fin 2016. Une feuille de route sera également dégagée pour permettre le suivi concret des initiatives de la police des Nations unies. H. Y./APS