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L'effondrement de l'investissement dans l'industrie pétrolière inquiète l'Opep Une augmentation des financements en amont permettra d'atteindre un équilibre du marché à long terme
A l'issue de sa réunion semestrielle, l'Opep a fait remarquer, jeudi dernier à Vienne qu'elle était préoccupée par «le niveau très bas d'investissement prévalant actuellement dans l'industrie pétrolière» et a souligné «le besoin d'une augmentation des investissements en amont afin d'atteindre un équilibre à long terme sur les marchés pétroliers» Malgré la nette reprise des prix du pétrole depuis le début de l'année, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est montrée, jeudi à Vienne, inquiète du bas niveau d'investissement dans l'industrie pétrolière. Lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa réunion semestrielle, l'Opep a, à ce titre, souligné «le besoin d'une augmentation des investissements en amont afin d'atteindre un équilibre à long terme sur les marchés pétroliers». «Les producteurs, que ce soit au sein de l'Opep ou non et les consommateurs sont convaincus qu'un prix juste est nécessaire pour tout le monde afin d'obtenir un retour sur un investissement raisonnable et investir dans l'industrie», a insisté Abdallah el-Badri, ex-secrétaire général de l'Opep. Les investissements dans l'amont pétrolier pourraient connaître un rebond, en 2017, après leur baisse de 40% sur les deux dernières années, selon le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol. «Ce qu'on aimerait voir, après leur forte baisse en 2015 et 2016, c'est un rebond des investissements (en 2017) pour qu'ils retrouvent le niveau de 600 milliards de dollars», indique Fatih Birol. L'année 2015, faut-il le rappeler, a été marquée par un retournement de tendance de l'investissement dans l'amont pétrolier après un cycle haussier de plus d'une décennie. Les investissements en E&P (exploration-production) ont ainsi été multipliés par six depuis 1999, avec une croissance ininterrompue à l'exception de l'année 2010, où les investissements avaient chuté à la suite d'une baisse brutale des prix du pétrole, et de l'année 2002 où ils avaient stagné. Selon l'Institut français du pétrole (IFP Energies nouvelles), le facteur principal de ce retournement est, de toute évidence, la chute des prix du pétrole depuis la mi-2014. Cette tendance baissière devrait se poursuivre en 2016, à un rythme moins soutenu, prévoit l'IFP. Il faut rappeler, qu'avant même la chute du prix du brut, un ralentissement, voire un recul de l'investissement était déjà anticipé dans certaines régions, notamment en Europe et en Océanie. Les chiffres pour l'année 2014, montrent d'ailleurs que la baisse des investissements avait déjà commencé dans quatre régions du monde : l'Europe (- 7%), la Communauté des Etats indépendants (CEI) (- 7%), l'Asie-Pacifique (- 5%) et l'Amérique latine (- 2%). Baisse des investissements dans l'industrie pétrolière mondiale : qu'en est-il de l'Algérie ? Malgré la baisse des cours du brut, l'Algérie, selon le ministre de l'Energie, Salah Khebri, est déterminée à maintenir ses engagements en matière de stratégie de développement de la branche exploration-production. La combinaison entre les projections d'accroissement de la consommation nationale en énergie et les besoins d'exportations engage, en conséquence, l'Algérie à poursuivre les efforts d'exploration pour élargir la base de ses ressources et poursuivre la transformation du mix énergétique et du mode de consommation d'énergie, a-t-il, récemment, souligné. C'est ainsi qu'un accroissement des activités d'exploration et de développement des gisements, en utilisant les différentes technologies de récupération, est prévu à moyen terme, selon M. Khebri. Ce «recentrage de la stratégie énergétique» du pays a, d'ailleurs, été mis en œuvre dès la fin 2015, a-t-il affirmé. La production des hydrocarbures a atteint près de 200 millions de TEP en 2015 et devrait reprendre progressivement sa croissance dès 2016 pour atteindre 241 millions TEP en 2020, selon le ministre. Pour concrétiser cette stratégie, l'Algérie prévoit encore d'engager de gros investissements dans le secteur des hydrocarbures dans les prochaines années. Le volume des investissements prévus par Sonatrach pour 2016-2020 dépasse les 73 milliards de dollars dont les deux tiers pour les activités d'exploration-production, selon lui. Des investissements de «grande ampleur» dans les hydrocarbures, dont les montants cumulés ont dépassé, entre 2000 et 2015, les 100 milliards de dollars, ont déjà été consentis par Sonatrach et ses partenaires : «Ce qui dénote la volonté du pays de maintenir ses engagements en matière de stratégie de développement de la branche exploration-production malgré les prix bas», a soutenu M. Khebri. B. A.